17 août 2010
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A en lire mon dernier post, on aurait presque pu croire que c’en était reparti pour des voyages dans des destinations plus exotiques les unes que les autres. Mais n’oublions pas que j’habite dans le sud ouest maintenant (de la France j’entends). Du coup, pour cette fois, c’est dans les Pyrénées que je vous emmène ! Ou plutôt que Fabien, emmène le groupe. Quel groupe ? Prenez quelques anciens habitants de l’internat de Chato, ajoutez leur deux montagnards et vous obtenez l’équipée parée pour ce weekend prolongé. Pas de plages paradisiaques au programme, mais des paysages magnifiques de montagne, et de l’effort, beaucoup d’effort pour les atteindre.
Day 1 – On monte
On quitte Pau de bon matin. Bon, en fait à 10h30, alors qu’on avait prévu de partir à 9h tapantes, cherchez l’erreur… fallait bien qu’on arrive à boucler nos sacs ! Avec de la nourriture pour 3 jours et l’équipement qui va bien (acheté la veille pour ma part of course), et surtout le dilemme : tente or not tente ? La météo annonce grand beau, oui mais on ne sait jamais… alors on coupe la poire en deux, pas de tente mais une bâche, sous laquelle on se glissera en cas de pluie (c’est beau l’inconscience, non ?). Début du périple, un peu plus loin que Cauterets (rappelez-vous là) au parking de la fruitière.
Et go ! Première partie le long de la rivière qui monte, on papote, on rigole, on est encore frais et dispo alors c’est tranquille. On n’est vraiment pas très haut et c’est déjà bien beau (il y a même des gens qui ne vont pas plus loin et s’installent là avec table de pique-nique pliable et bouquins… pfff). À un moment, on bifurque de l’axe principal : alors que les gens vont continuer vers le lac de la Fruitière, nous on tourne vers la gauche et on monte vers le col de Culaus. Et quand je dis on monte, là c’est bien le mot, ça grimpe ! Heureusement, on est à l’abri des arbres, donc on ne souffre pas trop de la chaleur.
Day 1 – On monte
On quitte Pau de bon matin. Bon, en fait à 10h30, alors qu’on avait prévu de partir à 9h tapantes, cherchez l’erreur… fallait bien qu’on arrive à boucler nos sacs ! Avec de la nourriture pour 3 jours et l’équipement qui va bien (acheté la veille pour ma part of course), et surtout le dilemme : tente or not tente ? La météo annonce grand beau, oui mais on ne sait jamais… alors on coupe la poire en deux, pas de tente mais une bâche, sous laquelle on se glissera en cas de pluie (c’est beau l’inconscience, non ?). Début du périple, un peu plus loin que Cauterets (rappelez-vous là) au parking de la fruitière.
Et go ! Première partie le long de la rivière qui monte, on papote, on rigole, on est encore frais et dispo alors c’est tranquille. On n’est vraiment pas très haut et c’est déjà bien beau (il y a même des gens qui ne vont pas plus loin et s’installent là avec table de pique-nique pliable et bouquins… pfff). À un moment, on bifurque de l’axe principal : alors que les gens vont continuer vers le lac de la Fruitière, nous on tourne vers la gauche et on monte vers le col de Culaus. Et quand je dis on monte, là c’est bien le mot, ça grimpe ! Heureusement, on est à l’abri des arbres, donc on ne souffre pas trop de la chaleur.
Pause pique-nique en chemin. On se rend compte là qu’on est suivis : pas par des gens malhonnêtes, mais par des nuages qui recouvrent le fond de la vallée et montent doucement mais sûrement à notre rencontre. Faudrait pas qu’ils montent trop haut les fourbes… Notre rythme a l’air de suivre le leur, donc on garde toujours le soleil avec nous, ouf !
On atteint un refuge, le temps de se dégourdir les jambes, de remplir les gourdes, de voir que les nuages nous suivent toujours à la trace, et on repart. Les paysages changent, on sort de la forêt. Devant nous, de l’herbe plus rase, des rochers épars, des fleurs, et du soleil. Là, ça commence à taper.
Un peu plus loin, on se fait rattraper par Kévin, le frère de Fabien (les deux montagnards), qui était parti de Toulouse le matin. Pas une mauvaise idée d’ailleurs, parce qu’Aymeric et moi étions partis devant et en fait on ne suivait pas la bonne direction ! On reprend donc le chemin vers Culaus. Et c’est là que les choses sérieuses commencent. On attaque le premier pierrier… Que des gros rochers, je ne vous parle pas des pierriers avec des centaines de milliers petits cailloux qui glissent sous les pieds (ça sera pour plus tard), mais plutôt une sorte d’escalade plus ou moins horizontale entre des blocs.
Une fois qu’on s’est bien amusés là-dedans (sic), reste la dernière montée vers le col. Pfiou. Il fait super chaud et ça grimpe, ça grimpe. En prenant son temps, on y arrive ! Et surprise, derrière le col, il y a… de la neige ! À nous les névés, et les glissades qui vont avec. On apprend plus ou moins à faire comme au ski pour les descendre rapidement (euh… c’est pas trop mon truc je vous avoue… comment ça les pierriers non plus ? ah ça oui, j’en ai chié pendant ces 3 jours !)
On redescend donc, de l’autre coté du col, pour atteindre un petit lac et ensuite remonter vers un autre lac, sur les berges duquel on va passer la nuit : le lac noir. Les mecs déjà en haut rapportent de quoi faire un feu. En cas d’échec d’allumage du feu avec les moyens habituels (brindilles, feuilles…), ne pas hésiter à utiliser du PQ, c’est très efficace. Au menu du soir : du saucisson, du fromage, une salade de riz et une pierrade de bœuf. Sans oublier un petit coup de porto !
On bataille toute la soirée et la nuit contre les moustiques, et certains ont du aussi se battre contre le froid… faut pas oublier qu’on est quand même à 2330m d’altitude et que les nuits y sont fraîches.
Day 2 – Toujours plus haut
Réveil avec le soleil. Euh… en fait non, on devait bien être fatigués parce que le soleil était déjà debout ! Petit-déjeuner tranquillou là-haut, remballage de campement et on est repartis. Après étude de la carte, il semblerait qu’en coupant par les hauteurs on s’évite un détour plutôt que de suivre les vallées. Donc on prend vers la droite, en essayant de ne pas trop perdre d’altitude. Sauf qu’on sait pas trop où on va en fait… Fabien et Kévin ouvrent le chemin pour nous, ils connaissent un chemin qui nous permet ensuite de retrouver la bonne vallée.
Sauf que… on les perd ! Nous on continue à suivre plus où moins la pente en descendant le moins possible (cette phrase ne veut rien dire, mais tant pis, je me comprends). Donc petite frayeur pour les frères qui se rendent compte à un moment qu’ils nous ont perdus ! Ils nous retrouvent pas trop longtemps après, donc demi-tour et descente (raide) jusqu’à la rivière tout en bas. Pfiou !
Ensuite, on longe cette rivière en la remontant. Le chemin de marche semble se trouver sur la gauche, mais on est à droite. En voyant comment les montagnards sautent sur des cailloux bien glissants pour la traverser, je me dis que je vais plutôt rester (à galérer) de ce coté plutôt que de me vautrer et me retrouver trempée dans l’eau glacée. Les autres choisissent la même option, donc nous voilà à quatre à peiner dans les herbes hautes (repère de serpents en tout genre, brrr… et je ne dis pas ça pour plaisanter, Aymeric en a vu trois !) et les rochers.
Il fait bien bien chaud, la rivière monte tranquillement mais sûrement. Heureusement que certains avaient prévu les micropures (j’avoue que pour ma part, je n’y avais même pas pensé). Arrivés presque au point où on doit bifurquer vers le col de Malh Arrouy, on s’arrête pour une pause bienfaitrice près de la fraîcheur de l’eau. Pique nique requinquant, il le faut car on n’est pas encore rendus. Et le col couvert de neige qu’on aperçoit d’en bas ne me semble pas de bon augure… mais qui ne tente rien n’a rien, donc allons-y !
On est donc repartis pour une montée plus franche cette fois, avec toujours en vue l’objectif (toujours couvert de neige). Ça grimpe de plus en plus, on laisse derrière nous les herbes folles pour atteindre quoi ? Les pierriers pardi ! Et c’est reparti pour de la grimpette en faisant gaffe où on pose les pieds. Et les mains. Parce qu’à partir d’un moment, ça grimpe tellement sec qu’on est obligés de poser les mains à terre !
On est donc repartis pour une montée plus franche cette fois, avec toujours en vue l’objectif (toujours couvert de neige). Ça grimpe de plus en plus, on laisse derrière nous les herbes folles pour atteindre quoi ? Les pierriers pardi ! Et c’est reparti pour de la grimpette en faisant gaffe où on pose les pieds. Et les mains. Parce qu’à partir d’un moment, ça grimpe tellement sec qu’on est obligés de poser les mains à terre !
Finalement, on y arrive. Nous voilà face au mur de neige. Derrière lui, le but. Bon ben ya plus qu’à. Euh… Après brainstorming, on décide de la jouer par étapes. On possède 3 paires de crampons et piolets. Donc 3 personnes vont commencer par passer le col, l’un d’entre eux redescendra avec le matos, trois remontent, l’un redescend et les deux derniers rejoignent finalement le groupe. Vu notre expérience, ce sont les frangins qui vont se coltiner la double montée ! Premier groupe, Hélène et Charlotte guidées par Kévin. Elles ne font pas la malines avant d’entamer la montée, mais finalement, petit à petit, les voilà qui atteignent le sommet !
Pendant ce temps là, nous on se caille en bas à l’ombre et on commence à redouter (moi en tout cas) le moment où ça sera notre tour… Kévin finit par redescendre, et cette fois c’est Aymeric, Fabien et moi qui nous préparons. Bon, quand faut y aller, faut y aller. Je prends mon temps pour apprivoiser les crampons, Aymeric prend les devants. Au bout de quelques minutes, je me dis que finalement ça se fait plutôt bien. Et là, c’est le drame. Aymeric un peu plus haut dérape. Il tente de s’arrêter grâce à son piolet comme nous l’avaient montré Kévin et Fabien, mais sans succès. On le voit glisser sur la neige en prenant de la vitesse, jusqu’à atteindre le pierrier (donc les cailloux). Aïe les fesses. C’est alors que Kévin, hyper réactif, stoppe Aymeric en le prenant de plein fouet ! Heureusement qu’il a eu le réflexe de courir jusque là ! Après étude, il semblerait que cette chute soit due au fait que les chaussures de Ric ne sont pas montantes. Il prend dons la seconde méthode : face à la montagne, en mode escalade. On peut même dire en mode warrior. Ou terminator (c’est ce qu’on dira d’ailleurs). Et à force d’acharnement, on arrive en haut, crevés mais entiers ! Une pensée pour Fabien et Kévin qui se tapent encore une fois la montée… sauf qu’eux, ça les éclate, nuance.
De l’autre coté, c’est la récompense, une vue magnifique. Ça valait le coup !
On descend de l’autre coté, les pierriers alternent avec les névés, jusqu’à ce qu’on atteigne un point d’où on peut voir plusieurs lacs en contrebas. Superbe. C’est là qu’on s’arrêtera pour la nuit. On tatonne un peu pour trouver un coin abrité du vent. On y arrive plus ou moins. Cette fois pas de feu, mais de la soupe, des nouilles, et toujours du saucisson, du fromage et du porto. Parfait ! Ensuite, ne reste qu’à se pelotonner dans nos duvets…
Day 3 – On descend
Pas tout de suite la descente en fait. D’abord, petit dej tous ensemble. Ensuite, on dit au-revoir à Kévin qui décide de redescendre tout de suite à fond et tout droit, alors qu’on va faire un détour. Quand je dis tout de suite et tout de droit, je veux dire à fond et tout droit ! À peine 20minutes après son départ, on peut déjà le voir au loin tout en bas qui dévale les névés en courant. Nous, on ya plus mollo, du moins au début…
Le but de ce détour ? Monter le col de »je ne sais plus quoi » histoire d’admirer le panorama, redescendre du même coté et rejoindre ensuite le parking via le lac de la Fruitière. Faut pas qu’on traîne trop, il n’est pas tout proche non plus ce col. On repart pour une traversée de pierriers, puis de névés, puis de pierriers. Verdict ? Les pierriers, à chaque fois que j’ai l’impression de commencer à piger le truc et à me détendre en allant plus vite, ben c’est l’échec et je m’étale ! Les névés n’en parlons pas… À un moment, on décide de descendre tout droit un pieirrier avant de couper sur un névé (pour rejoindre un autre pierrier bien sûr). La descente du pierrier se fait chacun son tour pour ne pas qu’on se balance des cailloux sur la tête et ensuite ya plus qu’à traverser le névé une fois qu’on y est. Ya plus qu’à… oui, sauf que quand j’arrive sur le névé, voilà que je dérape et que je me retrouve à glisser sur les fesses en prenant au passage Fabien qui n’avait rien demandé ! On s’arrête quelques mètres plus bas. Bilan : une grosse frayeur et de multiples bleus (mes collègues sont persuadés que je suis une femme battue) mais rien de grave.
On continue, mais à partir de là, à chaque fois que je dois mettre le pied sur la neige, je m’y reprends à plusieurs fois… du coup ça prend du temps et ça fatigue les mollets ! Mais on avance, on avance, jusqu’à atteindre le lac glacé (ou lac gelé, je ne sais plus). Et bien avec grande surprise, on a découvert qu’il était gelé (ou glacé, mais c’est pareil). Vous vous attendiez à ce que je dise l’inverse, non ? Et pourtant, superbe soleil, même pas froid.
Il est déjà l’heure de la pause déjeuner, face à ce lac. De l’autre coté un peu plus loin, on voit le col auquel on a prévu de monter. Ou plutôt auquel ils ont prévu de monter. Parce que là, j’en ai un peu ras le bol des pierriers, et il n’y a que ça pour l’atteindre ! Pas de soucis, je les attendrai en bas avec leurs sacs. On mange, profite des lieux, et on se rend compte que quand même, ça va être tendu de le monter, on a rendez-vous à Pau en début de soirée quand même.
On décide donc de reprendre la route et d’entamer la descente. C’est parti pour au final 1400m de dénivelé négatif ! On commence par passer par un enchaînement de lacs tous plus beaux les uns que les autres, chacun se déversant dans celui du dessous par jeu de cascades.
Les couleurs sont superbes, le soleil est avec nous, on s'en met plein les yeux (ça claque sa... comme diraient certains (dont je fais partie, mais là, j'assume moins de le mettre par écrit)).
A un moment, comme à l'aller, à force de descendre on se retrouve dans les nuages. D'un coup d'un seul on change d'atmosphère. On se croirait en Écosse un jour de grisaille en plein milieu du crachin.
Mais ça ne nous arrête pas (sinon on ne va jamais y arriver) et au contraire, ça nous booste. Il faut qu'on atteigne la voiture pas trop tard pour pouvoir accueillir les gens sur Pau. Donc action : on cavale. Moi qui pensais ne plus en pouvoir à ce moment là, finalement on trouve toujours des ressources. On dévale le reste du chemin jusqu'en bas, et à l'arrivée une bière bien fraîche comme récompense, ça fait du bien!