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10 avril 2009 5 10 /04 /avril /2009 08:59

Dimanche 15 - Bienvenue à Sumba!

Apres avoir boucle ma valise et fait mes au-revoirs a la clique, je me rends a l’aéroport pour la suite du voyage. Quel est le programme? Sumba! Non, pas Sumbawa qui est une ile situee sur l’alignement de Bali-Lombok vers l’ouest, mais bien Sumba, qui elle est situee au sud de Flores. Je n’ai pas trop pu profiter du vol pour admirer les paysages defilant sous l’ avion, j’ ai bien evidemment ferme l’œil a peine je m’etais assise… il y aura toujours le vol retour pour rattraper ! A la sortie, je me trouve un chauffeur qui m’emmene jusqu'à Waikabubak, a moins d’une heure de route de la. L’occasion d’avoir un premier apercu de la vegetation de cette partie de l’ile, bien dense, bien verte. L’occasion aussi de se rendre compte que le developpement du coin n’est pas bien pousse… mais c’est pas plus mal ! Loin des folies de Bali, du monde, du goudron… Et surtout l’occasion d’une demande en mariage de ce chauffeur, bien sympa mais il y a des limites !

A l’hotel, je retrouve qui ? Thomas ! Qui prend 2 semaines de vacances avec sa mere venue visiter l’Indonesie. Apres un cafe a l’hotel, le gerant de l’hotel propose de m’emmener voir le village traditionnel situe en ville, je dis banco ! Sur une colline, non loin du marche, se trouve donc ce village a l’architecture on ne peut plus tradi : des maisons au toit de chaume, placees en cercle autour des tombes familiales. Je papote avec les habitants qui squattent devant leurs maisons et fait la connaissance de Weni, tres sympa, qui me parle des pasola (j’en parlerai plus tard) a venir et qui se propose de m’heberger et/ou de m’y emmener. Why not ? Je prends son numero et file ensuite au marche retrouver mes 2 compagnons en plein achat de betel (j’y reviendrai…).


Ensuite, retour a l’hotel, et au lit, c’est que j’ai du sommeil a rattraper…

Lundi 16 + Mardi 17 - Au milieu de nulle part, immersion dans les croyances locales

Le temps de prendre un petit déjeuner (déposé à la porte de nos chambres s’il vous plait), de négocier avec le gérant de l’hôtel pour avoir une voiture la journée et nous voila partis sur les routes sumbaneses. De la végétation luxuriante, des collines, une route en bon état, mais c’est extra ici ! On fait un peu moins les malins quand le chauffeur nous emmène un peu en dehors de la route « principale » sur un chemin de terre un tantinet boueux… heureusement qu’il maîtrise (un peu) les glissades sur pneus ! On se retrouve a se frayer un chemin à pieds pour atteindre un village traditionnel planqué en hauteur, à l’abri des regards. Au bout de quelques instants, comment dire… on ne se sent pas trop les bienvenus. Effectivement, un homme arrive et se met à discuter avec notre chauffeur qui ne sait plus où se mettre. Il semblerait qu’on ait besoin d’une lettre de notre hôtel pour avoir le droit de rentrer là, donc on se fait tout petit et partons sans demander notre reste.

On décide de faire une pause pour ce qui est des villages et nous rendons en haut d’une colline. Wouah. Avec la mer un peu plus loin en contrebas, les rizières en fond, c’est tout simplement magnifique. Et la semaine dernière c’était le lieu des pasolas (j’y reviendrai…), j’imagine que ça devait être bien impressionnant ! Il parait que c’est le gérant de notre hôtel qui possède les terres et qu’il est prêt à discuter prix... nan, je préfère ne même pas demander !



On pousse ensuite jusqu’à une plage un peu plus bas, histoire de profiter du sable blanc et de remplir nos poches de tout plein de coquillages multicolores. Et puis il se fait faim. En retournant auprès du chauffeur, je vois qu’il fait la discute avec 3 gars, du coup je m’incruste et leur demande s’ils ne savent pas où on peut trouver quelque chose à se mettre sous la dent dans le coin, du style de tous les petits bouibouis à roulettes qu’on trouve partout en Indonésie. Sauf dans cette partie de Sumba apparemment… il n’y a rien aux alentours ! Mais ils proposent de nous inviter dans leur village pour manger. Alors c’est parti !



On se retrouve donc dans un village tout ce qu’il  a de plus traditionnel, sauf que contrairement au matin, ils sont très accueillants et super sympas. On est même invités à s’asseoir avec eux au bord de leur maison en attendant qu’ils nous préparent le repas promis. En fait de repas, on les voit commencer à s’agiter sous la maison… mais que font-ils ? En fait, les maisons de Sumba sont surélevées et dessous il ya un enclos dans lequel sont parqués les animaux (cochons et poulets en général, chevaux aussi). Et là, ils sont en train d’essayer d’attraper un poulet ! Sauf que bien sur il ne se laisse pas faire… Ça donne lieu à une course poursuite dans le village (forcément, le poulet s’est échappé) et au bout de plusieurs dizaines de minutes, les revoilà triomphants avec leur prise.  Ne reste plus qu’à lui couper la tete et à le faire griller. Et ensuite, on a droit à un beau poulet plumé entier et grillé dans une assiette, accompagné de rix, le tout mangé à la main. Miam !



Mais il est temps de dire au revoir, on a rendez-vous avec des prêtres à Wanokaka… Pour quoi parle-je de prêtres ? Mais parce que grâce à Pak Hengky, le gérant de l’hôtel, on va avoir droit à une soirée VIP. Il possède tout plein de contacts, et connaît les bonnes personnes. Du coup, on va avoir le droit (et l’honneur je dirais) d’assister aux cérémonies précédent la pasola. On se retrouve donc devant la maison des prêtres principaux de la région, à s’asseoir, papoter, et mâcher du betel. Qu’est-ce donc ? Une tradition de là-bas : tu commences par mâcher une sorte de graine, de la taille d’une grosse noix (attention, t’avales pas, hein !), puis tu « plonges » un autre élément végétal (aucune idée de ce que ça peut bien être, en forme de petit cylindre) dans une poudre blanche que tu as auparavant déposée au creux de ta main, ensuite tu croques un petit bout de ce bâtonnet et tu mâches. Et la… tu te retrouves à saliver sans plus pouvoir t’arrêter ! Surtout, ne pas hésiter à cracher, ce qu’ils font tous d’ailleurs sans retenue. Mais j’oublie l’essentiel : tout ce mélange, une fois dans ta bouche, prend une couleur rouge/orangée qui malheureusement reste… donc te voilà avec un sourire loin d’être ultra bright jusqu’à ton prochain brossage de dents ! (et encore, il faut s’y reprendre à plusieurs fois pour enlever toute la coloration) Trop la classe. J’oubliais, ça a un goût amer très fort… mais comme c’est un cadeau pour souhaiter la bienvenue, ben on mâchouille. Et on crache. Et on a les dents toutes rouges.



Bref. Ensuite, on est invités à partager le repas avec eux, toujours assis à papoter sur l’équivalent de la terrasse de leur maison. Lors de la soirée, j’ai la mauvais surprise de casser mes chaussures, du coup me voilà obligée d’acheter des tongs à la boutique du coin (ça vous semble stupide comme info, mais vous allez voir que ça a son importance). Vers 23h, les prêtres lancent le signal du départ. C’est parti pour une marche d’une bonne demi-heure, pour monter en haut de la colline située derrière le village. Heureusement, la lune brille, mais en tongs, c’est quand même pas très aisé. Qui fait partie de l’expédition ? Les prêtres (6), les membres de leur famille, une équipe de TV, un photographe et nous. Quand je vous disais qu’on était VIP ! On arrive donc en haut, et on se pose au village haut perché à attendre. Attendre que les prêtres soient prêts à se préparer. Enfin, les voilà qui pénètrent dans une maison, et se préparent : tenues aux couleurs des villages environnants, tissus bariolés, couteaux traditionnels, le tout mis en place selon un rituel précis.


Ensuite, les prêtres s’installent à l’extérieur, face à la vallée sur un promontoire rocheux. Et là commence la cérémonie d’appel : à la lueur de la lune, ils lancent des incantations pour appeler les nyales sur le rivage. Les nyales sont des vers de mer qui se retrouvent sur les cotes de Sumba une fois par an seulement, ce qui lance le signal de départ des pasola de mars. Je ne sais pas combien de temps dure ces appels, mais c’est impressionnant d’être au cœur du rituel ancestral, si proche des acteurs principaux. Une fois ces incantations terminées, on redescend tous de la colline et nous arrêtons de nouveau à la maison familiale en bas. Sauf que cette fois, nous ne sommes plus seuls. Notre groupe de départ a été rejoint par tous les prêtres des villages environnants, ainsi que de nombreux villageois. Le temps d’une petite pause que tout le monde se regroupe et commence la procession jusqu’à la plage quelques kilomètres plus loin. Il est maintenant 2 ou 3h du matin, on n’a toujours pas dormi, alors quand notre chauffeur de la journée se propose de nous y emmener en voiture, je ne dis pas non… et je plains silencieusement tous ces gens qui marchent !



On arrive à la plage environ 1h plus tard, et avec Christine (la mère de Thomas), Weni (la fille avec qui j’avais sympathisé à Waikabubak et qui nous avait rejoints) et Rewa (la fille de la famille des prêtres), on s’installe sur nos paréos sur le sable, un peu à l’écart, de toute façon, il ne se passera rien avant l’aube. On perd Thomas vu que lui, pas faignasse comme nous autres, avait continué la ballade à pieds… mais au final, on s’est tous un peu endormis à l’arrache, avec en fond sonore 2 musiques en boucle dont je ne me rappelle plus (mais comment est-ce possible ? après les avoir entendues 50fois !), étant donné que Rewa n’avait que deux musiques sur son téléphone portable.

Enfin, le jour commence à poindre, c’est le signal de la suite des cérémonies. Les chefs des prêtres quittent les rochers où ils s’étaient installés et se rendent au bord de l’eau. Là, ils continuent à appeler les nyale, et surtout, ils les cherchent. Au bout d’un moment, lorsque le soleil apparaît à l’horizon, ils finissent par en attraper. C’est le signal que tout le monde attend (j’ai oublié de préciser mais il y a un monde fou sur cette plage !), chacun a maintenant le droit de partir à la pêche.


Et c’est parti pour plus d’une heure les pieds dans l’eau, à se batailler avec ses vers marins qui glissent entre les doigts. A quoi ça ressemble ? À des vers (quel scoop !) très très fins, un peu style vermicelle, de couleur aléatoire, allant du jaune, au blanc, vert, bleu… La taille et la grosseur sont également très variées, allant du tout fin (moins d’1mm d’épaisseur) et tout petit (quelques centimètres) à la bête de compet de dizaines de centimètres et de plus d’1cm d’épaisseur. Je bataille pas mal au début, pas facile de les attraper ! Mais au bout d’un moment, ça passe de mieux en mieux et au final on se retrouve avec une bouteille d’eau dans laquelle grouillent une bonne centaine (voire plusieurs centaines ??) de nyales.


Assez rigoler, le soleil est déjà haut dans le ciel, et surtout l’heure fatidique approche, il est presque 7h. Et que se passe-t-il à 7h pétantes ? La pasola commence ! Bon, il est temps d’arrêter là le suspense et de vous révéler ce que c’est quand même. Il s’agit d’une cérémonie qui se déroule 2 fois par an sur Sumba, et dont le but est d’attirer les faveurs des dieux sur leur ile, afin d’obtenir une nouvelle année abondante, surtout en ce qui concerne les cultures. Elle consiste en fait en des combats entre différents villages de l’ile. Chaque tribu se place à une extrémité d’un espace grand comme un terrain de foot, et durant de nombreuses heures, les hommes des villages vont se battre à coups de lances de bois, le tout à cheval. Cela donne lieu à des jets de lance du plusieurs dizaines de mètres, certains pour le moins impressionnants. On assiste à l’affrontement entre les villages de pêcheurs du coin et ceux situés plus dans les terres. Et ya pas photo, les pêcheurs ont des bras bien plus puissants que les agriculteurs… leurs lancer sont limites terrifiants pour certains ! La première manche se déroule sur la plage jusqu’à 10h, ensuite, tout le monde change de lieu et remonte vers l’intérieur dans un champ entouré de rizières.



Et rebelote. Il fait une chaleur d’enfer, on transpire comme des ours (ça se dit ça ?). Je pars me réfugier à un moment avec Weni et ses cousins et amis dans une maison en construction histoire de trouver un peu de « fraîcheur » (tout est relatif), on papote pas mal et c’est plutôt sympa. Ensuite, retour sur le champ. Mais au bout d’un moment, vraiment, je n’en peux plus, alors je pars à la recherche de Thomas et Christine qui eux aussi sont en train de se dessécher, et ne quittent plus le seul endroit où on peut trouver des boissons fraîches ! Retour à l’hotel donc, pour une sieste amplement méritée…



Le soir, j’ai promis à Weni de la retrouver, elle vient du coup me chercher en moto, petit passage par un restau padang ou on mange vite fait du bœuf rendang, et ensuite direction la maison d’un de ses cousins, ou je retrouve presque toute la clique du matin, avec en plus les parents, oncles et tantes. Et on passe la soirée a papoter et surtout a boire de l’alcool de riz typique de Sumba (j’ai oublie le nom), et c’est pas mal du tout ! Sauf qu’à un moment, tu sens d’un coup que ce verre est le dernier, parce que si tu continues, c’est un mal de crâne carabine qui va se déclarer ! J’oubliais, ça aussi été l’occasion pour moi de gouter ces fameux nyake, préparés par la mère de Weni. Préparation a base de poudre de noix de coco rapée et de différentes épices, les vers étant complètement écrasés et mélanges au reste. Verdict ? Ben, beaucoup de goût de noix de coco, avec un arrière goût assez sale… pas mal, mais on ne m’aurait pas dit qu’il y avait des vers de mer dedans, je n’aurais jamais devine toute seule ! Il est ensuite temps de rentrer me coucher, j’ai encore du sommeil à rattraper.

Mercredi 18 – Adieu Ouest, place a l’Est

Apres un petit déjeuner toujours dégusté devant ma chambre (royal, sauf que j’ai eu la mauvaise surprise de découvrir que l’œuf dur n’avait pas été cuit ! Donc je m’en suis mis plein les mains, heureusement que je n’avais pas tente de l’écailler sur mon crâne…), on parlemente ensuite avec Pak Hengky et on obtient que le chauffeur nous emmene jusqu'à Waingapu, de l’autre cote de l’île. Sur la route, on s’arrête dans un village, admirer les sculptures situées à l’entrée. On décide ensuite de le traverser (le village) pour aller voir derrière. Ouh la ! Les (nombreux) chiens (très nombreux) ne nous font pas bon accueil et si quelqu’un faisait sa sieste a ce moment, il a du être bien réveillé. Je n’en menais pas large… Mais on finit par atteindre le fond et faisons un petit tour avant de retrouver la voiture.



On se rend un peu plus loin, dans un autre village, ou d’autres tombes superbes nous attendent. L’homme a qui appartient la maison devant laquelle se trouvent les sculptures n’est pas des plus accueillants… donc pas trop moyen de taper la discute, sitôt les photos prises, on retourne à la voiture et on file vers l’est. Les paysages, toujours aussi magnifiques et sauvages, changent du tout au tout sans prévenir. On passe d’endroits très vallonnés, verts, peu densément boisés, à des plaines sèches dans les tons plutôt jaunes, puis à des forêts de type équatoriales, puis retour à des collines… Mais dans l’ensemble, le climat semble être plus sec dans la partie est de l’île. À un moment, la route prend de la hauteur et on se retrouve face à la baie de Waingapu en contrebas, magnifique.



En ville, on se trouve un hôtel tout de suite histoire de poser nos bagages, et comme on en a plein les pattes de toute cette route, on se pose dans un petit warung en face pour un déjeuner tardif. On finit par se déplacer jusque dans les fauteuils sous le ventilateur pas très loin pour un thé glacé, puis deux, puis trois… ça fait du bien de glander un peu ! Mais on finit ensuite par prendre notre courage à deux mains et nous dirigeons vers le port pour y admirer le coucher de soleil. Superbe comme d’habitude.


Mais cette marche me fait me rendre compte qu’effectivement, les tongs, c’est pas fait pour moi… J’ai des ampoules entre les orteils et sur la plante des pieds ! Comment ? Un mystère ! Et plus je marche, plus c’est la torture… En revenant vers l’hôtel je craque et finis par m’acheter une paire de sandales sur le bord de la route. Revêtues de tissu en batik, elles n’ont pas l’air trop mal, et au moins ne me font plus mal aux pieds. Avant de se mettre au lit, ne surtout pas oublier une chose : la chasse aux moustiques !! À chaque fois que je rentre dans la salle de bains, c’est une bonne quinzaine d’insectes qui font les frais de ma vengeance meurtrière… je ne sais pas d’où ils sortent tous, mais j’ai beau en tuer par dizaines, il y en a toujours autant quelques heures plus tard.

Jeudi 19 Mars – Shopping et visites

Petit déjeuner ici aussi déposé devant la porte des chambres, par contre, ce qu’il y a de marrant, c’est qu’on est trois à commander, soit 3 cafés sans sucre, soit 2 cafés et un thé tous sans sucre, et qu’à chaque fois qu’ils nous servent pour le petit dej ou le goûter, on a toujours droit à un mix de tout ! Thé ou café, avec ou sans sucre, c’est à celui qui sera chanceux.

On se décide ensuite pour partir à la recherche de vendeurs d’ikats, ces tissus colorés faits à la main par les habitants de l’île. Direction le sud de la ville, un peu au hasard. On tombe sur une boutique de tissus en suivant les indications de locaux, mais la gérante est peu commode et peu encline à faire baisser ses prix prohibitifs… du coup, on s’en va et cherchons à trouver un tisseur recommandé par le lonely planet. Les explications étant un peu vagues, on marche sous le cagnard sans trop savoir où on va. À un moment, on se dit qu’on a du se planter quand même… alors demi-tour et demande d’indications à des gars qui squattaient dans le coin. L’un d’eux se proposent pour nous montrer le chemin, après tenter de lui faire comprendre qu’on préfère rester seuls, on se le coltine jusqu’au bout. Il s’avère qu’en fait l’atelier de tissage recherché est bien plus difficile à trouver qu’on ne le pensait ! On se fait une bonne trotte sous la chaleur avant d’atteindre notre but. On a droit à une démonstration de teinture et de tissage, vu que l’atelier est en plein air devant la maison du gérant.

Quelques achats d’ikats plus tard, nous repartons, toujours à pieds, vers la ville. Le gars qui nous avait emmenés jusqu’à l’atelier ne voulant plus nous lâcher, on a du se montrer un peu cassants pour le faire partir… mais il a promis de revenir nous voir à l’hôtel, je m’en réjouis d’avance (pour ceux qui ne maîtrisent pas l’emploi de l’ironie, la phrase qui précède en est un exemple de grande qualité). Et après toute cette marche, c’est avec plaisir qu’on se pose dans un restau pour remplir nos estomacs affamés et surtout nous désaltérer avec du thé glacé. Fin de la journée tranquille à Waingapu.

Vendredi 20 Mars – À pieds dans le Sud

Première étape de la journée, prendre un bus pour descendre au Sud vers Rende afin de voir le marché hebdomadaire qui s’y tient. Pas trop difficile comme étape, les chauffeurs des bus qui poireautent se battent presque pour qu’on choisisse de monter dans le leur. On se décide pour un gars qui nous promet un départ immédiat. Finalement, on a bien quitté tout de suite le terminal des bus, mais il a fait le tour complet de la ville avant de prendre la route vers Rende. Pas bien grave, on a le temps, le bus est confortable et la musique sympa. Comme d’habitude, je regarde défiler les paysages par la fenêtre et tout est bien sympathique.

On arrive donc au marché de Rende, censé être le plus grand du coin. Je me demande à quoi ça ressemble dans les autres villages ou lors des journées normales, parce que là, c’est pas bien grand ! Et le choix des produits assez limités, on voulait acheter des fruits mais on a fait choux blancs. Tant pis. On obtient ensuite de notre bus qu’il nous dépose à proximité d’un village traditionnel pas loin et partons ensuite à la découverte du coin.


On commence par traverser ce village et prenons un sentier qui semble monter un peu sur les hauteurs. On rejoint en fait la route par ce biais et cherchons ensuite à avoir un aperçu global des alentours en montant en haut d’une colline. On n’est pas déçus de la vue qui s’offre à nous.


Mais que faire ensuite ? Par où aller ? On sait juste qu’on a donné rendez-vous à notre chauffeur de bus devant le poste de police de Rende pour qu’il nous ramène à Waingapu, mais d’ici là, on a plusieurs heures de liberté. On aperçoit au loin (très loin…) la mer qui scintille entre le relief, et comme Rende est en bord de mer, on choisit l’option de longer la route jusqu’à ce qu’on en puisse plus, et là on commencera à chercher un moyen de rentrer en ville moins fatigant (soit en montant à l’arrière d’un pick-up ou d’un camion qui passe, soit en démarchant des gens à mobylette pour qu’ils nous fassent taxi, ce qu’on appelle ojek en Indonésie).

Nous voilà donc partis, en plein soleil, sans la moindre trace d’ombre et sans une grande provision d’eau. Safety first bien entendu ! Les paysages traversés sont tous superbes, des collines verdoyantes aux rizières pleines de nénuphars, en passant par les villages. On marche, on marche, on fait des pauses aux coins d’ombre qu’on rencontre. Les gens croisés doivent nous prendre pour de drôles d’énergumènes.


À un moment, il nous semble qu’on s’est quand même bien rapprochés de la côte (même si à la base, vue de notre colline, on ne pensait jamais y arriver !), alors on demande à une famille qui se lave dans des chemins d’irrigation de rizières où se trouve la mer. Ils nous indiquent qu’il suffit de traverser la rizière devant nous, puis de se frayer un chemin dans les marécages et on y est. L’idée d’un bain de mer rafraîchissant étant tellement forte, on quitte la route dans la direction indiquée par ces gens. Après la traversée de la rizière, on tombe sur un groupe de jeunes gens qui nous font comprendre que le chemin qu’on veut prendre est bien trop boueux pour qu’on puisse s’y engager. On prend donc le chemin qu’ils nous indiquent, ils viennent d’ailleurs avec nous. Et à un moment, ça devient pas mal boueux (à quoi pouvait ressembler l’autre route ?), et forcément, ce qui devait arriver arrive : par effet ventouse, ma sandale reste scotchée au fond, et lorsque je tente de la remonter, la bride qui tenait les orteils se casse… pas possible de marcher avec ! Pour le moment, ce n’est pas un souci, puisque de toute façon on a de la boue jusqu’aux genoux, ensuite, nous voilà à traverser un bras de rivière avec de l’eau presque jusqu’aux fesses et ensuite, on finit bel et bien sur la plage.

Plage magnifique bien entendu. Avec quelques bicoques où semblent habiter nos guides du moment. Heureusement, Thomas est là et avec l’aide du couteau des pêcheurs du coin il réussit un sauvetage de fortune de mes chaussures qui tiendront bien jusqu’à ce que j’en rachète (encore) une nouvelle paire. Ensuite, il fait vraiment trop chaud et l’envie de me baigner est tellement forte, que tant pis si tout le village s’est regroupé pour nous observer, je pars me baigner en maillot et paréo. Quelle surprise ! L’eau n’est pas du tout, mais alors pas du tout fraîche ! Au contraire, j’ai beau avancer dans la mer, la sensation de chaleur est presque moins supportable qu’à l’extérieur… du coup, je en m’éternise pas et retourne à l’ombre d’un arbre.


On finit par revenir jusqu’à la ville en longeant la mer, puis rebifurquons sur la route. On se fait un petit curry de poulet sur la route et nous posons ensuite devant le poste de police. Mais c’est bizarre, on ne reconnaît pas celui devant lequel on avait donné rendez-vous au bus… je pars faire un petit tour en repérage, et c’est là que mes sandales décident de me lâcher complètement : elles partent en lambeaux ! Et le bitume sous le soleil, c’est brûlant ! Tant pis pour le petit tour, je me réfugie à l’ombre sur le bord de la route et nous rentrons à Waingapu avec un autre bus.

Le soir, quelle surprise, le gars qui nous avait accompagné la veille au magasin d’ikats se pointe avec sa femme et sa fille… pour m’offrir un ikat de chez lui ! Euh… ben merci… mais il est un peu collant tout de même. Heureusement, ils s’en vont très vite. Nous, on dîne, puis au lit !

Samedi 21 Mars -  Toutes les bonnes choses ont une fin

Vient le moment de quitter cette île superbe et de retrouver Bali... journée du samedi au milieu de la foule des touristes, on était bien mieux à Sumba! Le lendemain, retour à la maison.

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