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31 juillet 2009 5 31 /07 /juillet /2009 03:15

Cette fois, c’est en grand comité qu’on part en vacances, ou plutôt en weekend. On croirait presque une colonie de vacances ! Il faut dire qu’avec un groupe de 12 jeunes, il pourrait y avoir confusion. J’oublie l’essentiel, le but du voyage. Yogya. Oui, encore. Mais cette fois, point de temples pour moi (deux fois Borobudur et trois fois Prambanan ça suffit, même si je les recommande chaudement a toute personne venant en vacances sur Java), c’est a un volcan que je veux m’attaquer : le Merapi. Oui, il s’agit de celui qui a pété en 2006 et fait tout plein de morts. Et oui il est toujours en activité. Mais bon, je n’ai toujours pas plus de plomb dans la cervelle qu’avant. Qui sont les intrépides qui seront de cette partie du voyage ? Thomas, Vincent et Isa. Le reste de la troupe va se faire le package habituel des temples du coin.

La séparation se fait tout de suite en arrivant a Yogya : pendant que les grimpeurs nous nous rendons dans le resto/bar/agence de voyage, les autres prennent possession de l’hôtel. Quelle cohue dans ce resto ! En plus, ils ne retrouvent plus la demande qu’avait faite Vincent la veille et ça s’annonce mal. Mais après du blabla et beaucoup de patience (pas de mon coté, j’avais faim, étais fatiguée et tout ce bruit m’a saoulée, je me suis donc eclipsée dehors avant de m’énerver franchement), on obtient une voiture avec chauffeur ainsi qu’un guide sur place. On a juste le temps de manger au resto et on file. Deux heures de route pour atteindre un village situé au pied du volcan aux alentours de minuit. On se change, boit un thé bien chaud, se prépare psychologiquement à la dure nuit qui nous attend et on est partis.

Ça commence mal. 25 minutes de marche sur une route bitumée, qui monte raide, rien de mieux pour me couper le souffle et me dire que je n’y arriverai jamais. Surtout qu’au tout début de la marche, on demande innocemment au guide quelle est la hauteur du Merapi. 2900 mètres d’altitude. Ah oui quand même. Et on est à quelle altitude là tout de suite ? Ben 1500m. Gloups. On va se faire 1400m de dénivelé dans la nuit là ? Et je suis déjà complètement à plat après 25 minutes de marche ?? Je vais mourir. On finit par atteindre le début de la piste en terre, à travers des plantations de café. C’est là que j’ai haï intérieurement le chauffeur de la voiture… mais pourquoi (oui, pourquoi) ne nous a-t-il pas déposés à cet endroit là ? La seule raison que j’ai pu lui trouver est que la route montait tellement que la voiture n’aurait jamais réussi à atteindre cet endroit avec 6 personnes à son bord.

Une fois sur le chemin de terre, ça va mieux. Je galère toujours, faut pas croire, mais ça avance, et ça avance plutôt pas mal. On dépasse même des groupes qui ont du partir plus tôt que nous. Ça me rassure, je me dis que si je lutte trop, je pourrais toujours m’arrêter et prendre un autre groupe en cours de route… mais je tiens bon, on grimpe, on grimpe (à ce niveau de dénivelé, on ne marche plus, on grimpe), on fait des pauses de temps en temps, on repart. Un grand merci à Pierre qui m’a prêté sa lampe frontale, sans elle, je ne sais pas comment j’aurais fait (pour ceux qui auraient oublié, on monte de nuit, le but étant d’atteindre le sommet pour assister au lever du soleil de là-haut).

Sauf qu’on est un peu trop rapides, et que plus on monte, plus le vent se fait sentir. Pour ne pas avoir à attendre en plein vent tout au sommet du volcan, on fait une pause d’une vingtaine de minutes à l’abri d’un rocher. Il est temps de sortir toutes ses couches pour se protéger du froid. Mais ça ne suffit pas, on se gèle. Certains plus que d’autres selon le nombre et la qualité des vêtements apportés… Impossible de fermer l’œil pour moi, i fait bien trop froid. Mais le pire est à venir. Il nous reste encore trois bons quarts d’heure de marche, sauf qu’à s’arrêter, on s’est refroidis. Et retourner dans le vent glacial alors qu’on est tout trempés de sueur de la montée, c’est loin (mais alors très loin) d’être agréable. Demandez à Thomas ce qu’il en a pensé…


On en bave, on lutte, on met un pied devant l’autre, on ne regarde pas en haut (allez, plus que 40 mètres de dénivelé ! et 10 minutes plus tard, allez plus que 40 mètres de dénivelé ! hein ? ben oui, en fait le vrai sommet il était caché). On finit par atteindre le sommet, tout en haut, à 2900m. Et ça caille. Heureusement, niveau timing, on est parfait, on n’attend pas du tout pour voir apparaître le soleil à l’horizon, au-dessus d’une mer de nuages. Magnifique.



À noter, nous sommes seuls au sommet, les autres groupes dépassés pendant la montée n’ont pas encore atteint le but de l’ascension. On attend ensuite que ce soleil fasse disparaître toute cette brume pour enfin voir le panorama devant nous. Et ça dure, ça dure. Thomas trouve le bon plan pour ne pas mourir de froid : des courants d’air chaud s’échappent de certains endroits dans les roches qui nous entourent, il suffit de trouver une sortie et de s’y coller. Ça va tout de suite beaucoup mieux !


Malheureusement pour nous, les nuages n’ont pas l’air décidé à s’en aller. On a une pensée pour les autres à Borobudur qui avaient pris l'option de payer plus cher mais de pénétrer sur le site avant le lever du soleil pour en profiter du temple. Pas sûr qu'ils profitent de grand chose... On prend donc la décision d’entamer la descente. Trois heures de souffrance, de chutes, de glissades, de fous rires, de sauts, de prises de têtes sur le nombre exact de plantations de café qu’on avait passé à l’aller,  je vous passe les détails, mais j’étais bien contente d’arriver en bas. Et aussi bien contente de voir arriver notre véhicule tout en haut de la route de bitume qu’on s’était tapée la veille et qui m’avait tuée. Un banana pancake plus tard, me voilà prête pour 2 heures de sommeil sur le trajet retour vers Yogya.



Là, un déjeuner de bakso et une douche bienfaitrice, et c’est parti pour une sieste. Ensuite, apéro, dîner et sortie dans les boites de la ville jusqu’au petit matin… Le dimanche, un peu de shopping et hop, retour à la maison. Petit coup de stress à l’aéroport : on avait fait plusieurs groupes pour nous rendre sur place, le premier étant chargé d’enregistrer tout le monde. Et là ils apprennent que le vol a été avancé et qu’il reste 15 minutes au reste pour arriver. Et le dernier groupe est toujours dans le taxi. J’en fais partie mais je dois dire qu’on n’était pas du tout stressé. On arrive à 5 minutes de l’heure d’embarquement, et en regardant le tableau d’affichage, celui-ci se modifie : notre vol a du retard. Magique. Au final, on a poireauté 1h dans la salle d’embarquement avant de décoller.

En tout cas, ce retour à Yogya m'aura permis de rayer une ligne de plus sur ma to-do-list : gravir un volcan. Ça me fait peur pour le Rinjani que j'aimerais bien grimper aussi...

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