Mardi 05 Novembre, Parque Nacional Tierra del Fuego
La journée commence sur les chapeaux de roue, par une course dans les rues d'Ushuaia pour aller chercher de quoi piqueniquer le midi. Heureusement pour moi lors de l'ascension de la côte pour atteindre l'hôtel, le chauffeur du minibus qui doit venir nous y chercher comprend que je dois être une de ses passagères et me permet d'éviter de mette à l'épreuve mes capacités de footing avec dénivelé. Départ en minibus donc, en direction du parc national de Terre de feu. Rien que le nom fait rêver. Il y a la possibilité d'y rentrer en prenant un train sur la voie mythique construite par les prisonniers de l'époque (dans le temps, Ushuaïa n'était pas un lieu de villégiature mais là où l'Argentine envoyait ses pires criminels), mais on prend la route et on s'arrête au premier arrêt du bus de façon à pouvoir emprunter le sentier "senda costera".
Ce sentier longe le Canal de Beagle, ce qui donne lieu à de superbes paysages de montagnes qui se jettent dans la mer, de plages de cailloux, d'eaux translucides... On se régale, surtout que le temps est moins couvert que la veille, il ferait presque bon en marchant.
Ensuite une partie du sentier se fait plus dans l'intérieur, à travers la forêt, ce qui est à mon avis moins sympa mais la végétation est quand même intrigante, et donne lieu à une atmosphère spéciale. Pour la pause déjeuner, on veut se poser face à la rivière, on finit par tomber au détour d'un virage sur un spot isolé, sans personne n'ayant eu la même idée que nous, parfait ! On n'était pas non plus submergés de touristes, mais disons que c'est raté pour ceux qui veulent une marche solitaire pure et dure. Mais on n'a pas mangé seuls non plus... On se sentait épiés par des sortes d'aigles, sentiment confirmé quand l'un deux s'est posé à quelques mètres de nous en nous regardant. Yohan a tendu la bras avec un bout de pain, et hop ! Dans le bec du squatteur qui à peine terminé son morceau est revenu en demander.
On reprend le chemin, qui se termine au croisement entre une route qui mène vers una confetería plus au nord et celle qui continue vers La Pataia. C'est de ce côté qu'on se dirige, avec un soleil qui cette fois est bien sorti des nuages. Avant de commencer à découvrir cette zone du parc (une des plus reculées si je ne me trompe pas), on s'arrête sur un champ d'herbes, face à une montagne, et c'est parti pour une courte (hum) sieste. Il fallait bien ça pour se remettre des 8km parcourus jusque là ! On reprend donc la découverte de la Pataia en pleine forme. On commence par le sentier numéro 1, paseo de la isla (il y a plusieurs sentiers, tous numérotés, et très bien indiqués, ce parc est vraiment bien foutu). J'ai adoré les paysages de ce coin, je ne saurais pas comment expliquer, mais l'agencement des bras d'eaux multiples, des rochers, de la mousse, des arbres, avec encore et toujours des changement de niveau de terrain, tout ça était juste parfait.
On rate à un moment l'indication du chemin, mais grâce à notre sens inné de l'orientation (ou plutôt un bol monstre sur ce cas précis), on retrouve la 2nde partie du sentier. On découvre avec amusement que des zones du parc sont aménagées pour pouvoir faire des asados, mais le tout vraiment bien fait, dans la continuité de la végétation. Ça doit être sympa le week-end en famille ou entre potes. On croise des aigles, du même type que celui du midi (pardon pour tous les férus d'ornithologie, cet oiseau n'a peut-être rien à voir avec un aigle), mais aussi des renards ! Bien plus gros que ce que j'aurais imaginé.
Ensuite, le temps nous manque pour parcourir tous les sentiers de ce coin du parc (au nombre de 6 je crois), alors on décide de se rendre vers un point de vue, à travers le numéro 3, mirador la Pataia. Ce sentier nous permet de couper la route pour arriver plus rapidement au "bout du monde", tout en passant par un point de vue bien joli.
On arrive donc au bout du monde, ou plutôt de la ruta nacional 3, qui part de Buenos Aires jusque là. Bien évidemment photo obligatoire ! C'est là que j'ai appris que certaines parties de l'Antarctique étaient considérées (revendiquées ? détenues ?) par des états comme faisant partie du pays. L'Argentine en faisant partie. Oui, je n'ai jamais dit que j'étais très forte en histoire-géo, excusez mon ignorance...
Ensuite, il nous reste un peu de temps pour aller vadrouiller derrière ce panneau, pour profiter encore du soleil avant qu'il ne se couche (il fait enfin chaud !), mais surtout garder encore un peu dans nos yeux les paysages de ce parc qui m'auront marquée.
Mercredi 06 Novembre, d'Ushuaïa à El Calafate
Dernière journée aussi loin au sud, notre vol est prévu vers midi, donc pour occuper cette matinée, on va la passer dans un musée de la ville. Notre choix se porte sur le musée du pénitencier, musée qui se trouve dans les bâtiments de l'ancienne prison. Comme je l'ai mentionné dans mon récit de la veille, l'Etat Argentin envoyait sur ces terres ses pires criminels pour qu'ils vivent en colonie isolée et fassent des travaux forcés. On voit donc énormément de photos, d'informations sur la vie des forçats de l'époque, ça ne fait pas rêver, surtout au fin fond de l'hiver... Dans ce musée, des parties aussi sur la faune et la flore en Patagonie, sur les différentes expéditions vers l'Arctique, sur les naufrages autour du Cap Horn et même sur les installations et les projets Total en terre de feu ! Pour résumer ce musée, bien mais pas fou, on avait du temps à perdre donc pas de regret.
Ensuite, vol vers el Calafate, rien à voir avec Ushuaïa même si elle ne se trouve pas si loin au nord. On retrouve des paysages plus secs. On atterrit au milieu de nulle part, ils ont eu la super idée de construire l'aéroport très loin de la ville, histoire de rester peinard. Un petit tour en minibus qui nous dépose juste devant notre hôtel et nous voilà de nouveau désœuvrés pour cette fin d'après-midi. Si on faisait un autre tour au musée ? Direction le Glaciarium, un super musée (encore très éloigné de la ville, mais avec une navette gratuite depuis le centre-ville) qui parle de la zone glaciaire en Argentine, vraiment très bien fait. Les vidéos et photos qu'on aura pu voir au cours de la visite nous donne vraiment hâte d'être au lendemain pour pouvoir tout ça en vrai !