Mercredi 5 octobre - à dada sur mon bidet, suite
Plusieurs réveils dans la nuit : panique, il pleut à torrents ! Ah non, c'est juste la rivière proche. Au matin, en fait il pleut. Pas à verse, mais quand même. Petit dej morose, on va galérer sur nos chevaux... Grace au langage des signes, on finit par comprendre qu'on partira quand la pluie aura cessé. Au moment de boucler les sacs, le guide m'entraine dehors et me montre quelque chose au loin. Je ne comprends pas... Et d'un coup : MAIS IL NEIGE LÀ-HAUT !!! Et pas qu'un peu, les nuages sont noirs et bien menaçants. Du coup on hésite longuement sur la tenue appropriée : la veille on a eu bien chaud, et sur un cheval on fait quelques efforts, mais il neige. Bon, on verra bien !
On finit par quitter les yourtes en milieu de matinée, la pluie a enfin cessé, direction les nuages de neige en face. Ça monte tranquille au début, mais mon cheval ne veut toujours pas avancer, donc de nouveau me voilà encordée. On laisse le campement en bas et on monte, on monte. En haut du premier col, on atteint les premières neiges et on a une dernière vue sur les montagnes derrière.
La seconde partie est plus difficile : de la neige et ça grimpe sévère. Les chevaux se prennent les pieds (?) dans les cailloux mais on continue de monter. Je me pèle le cul. Excusez l'expression mais j'avais vraiment froid, j'en tremblais sur mon cheval. Mes petits gants (achetés pour faire des footings l'hiver... Mais pourquoi je n'ai pas pris ceux de ski???) ne suffisaient pas à réchauffer mes doigts et je me maudissais d'avoir des pulls et sous-pulls à proximité dans mon sac mais hors de portée. J'oubliais, on a failli tous y passer aussi quand mon cheval a décide de passer à droite d'un rocher alors que le guide était parti à gauche. Je vous rappelle qu'on était encordés... Cédric juste sous nous a cru qu'on allait lui tomber dessus ! Mais non, on finit par atteindre le sommet.
Ça vous donne froid ces photos, non ? Notre guide était comme un gosse, il voulait qu'on se balance des boules de neige alors que j'avais déjà les doigts congelés. Après cette pause au milieu de nulle part, on entame la descente. Moins pentue qu'à l'aller, mais cette fois bien glissante. Mon cheval me donne même l'impression de faire du ski de temps en temps ! Plus on descend, moins il y a de neige et plus la température "remonte". On atteint finalement le fond d'une vallée où coule une rivière, et on peut même apercevoir le but de notre voyage au loin. Time for a pic nic !
On s'est encore une fois bien caillés pour manger. Mais après ça, le ciel s'est dégagé et on a pu rejoindre les berges du lac avec le soleil.
On a longé le lac Song Köl pendant un long moment, nos chevaux étaient tout motivés et trottaient gaiement pour le plus grand bonheur de mes fesses et cuisses... On a croisé quelques yourtes en chemin (n'importe quoi les infos du CBT de Bishkek), des chèvres, des chiens, mais pas âme qui vive. Notre campement consistait cette fois en un regroupement de 4 yourtes et d'une tente. Vues les traces au sol c'est plus d'une quinzaine de yourtes qu'il devait y avoir en saison. Comme d'habitude on commence par un gouter de bienvenue.
Ensuite on explore le coin. A pied cette fois, les chevaux sont fourbus et devront faire le chemin du retour en une seule fois le lendemain. On commence par rejoindre les berges du lac en remontant une digue naturelle qui s'enfonce dans les eaux. Magnifique, le vent déclenche des vagues, l'eau est bien bleue, les montagnes en fond bien enneigées.
Comme on a froid et qu'il reste encore quelques temps avant que la nuit tombe, on part cette fois dans la direction opposée, vers la colline derrière les yourtes. Colline en fait bien plus éloignée qu'on ne le pensait. Mais ça fait du bien de marcher, le soleil nous donnerait presque chaud. En fait derrière la colline il y a... Un faux plat et une autre colline. Alors on s'arrête là et on observe le campement au loin devant le lac.
Le soir, le froid revient encore plus fort. On mange cette fois une sorte de soupe aux raviolis à la viande pas dégueux du tout. Et quand le soleil a disparu, difficile de tenir dehors, même avec toutes les sous-couches possibles. C'est surtout le vent qui est traitre. Heureusement qu'il y a un petit poêle dans la yourte !
Jeudi 6 octobre - en jeep maintenant
Réveil difficile suite à une nuit difficile, il a vraiment fait froid. On se fait presque tirer du lit par les gens car ils ont besoin qu'on vide notre yourte pour la démonter. Pendant qu'on petit déjeune ils mettent tout dehors et on assiste ensuite au démontage de la yourte : ils enlèvent d'abord les peaux de mouton qui faisaient office de mur/tapisserie, ensuite c'est au tour des montants du toit qui sont enlevés un par un jusqu'à pouvoir démonter le cercle central qui soutenait le tout, et pour finir les murs sont repliés (vous voyez les dessous de plats de grand-mères qui se déplient avec des losanges ? Pareil) et tadam ! Plus de yourte ! On profite pendant ce temps là du soleil qui est revenu, le vent s'est calmé, le lac est calme.
Arrive le chauffeur qui doit nous amener jusque Naryn pour qu'on y passe la nuit. En réfléchissant un peu avec Cédric, on se dit que ça désir peut être mieux de s'avancer pour la route du lendemain qui est bien longue et on s'arrange (moyennant finance) pour qu'il nous emmène jusque Kazarman. C'est en gros plein sud comparé au lac alors que Naryn est à l'est, et c'est surtout à mi-chemin de Osh où on doit absolument être le lendemain soir si on veut passer la frontière le samedi. On décolle sur des pistes bringuebalantes et on dit adieu au lac.
On en fait tout le tour jusqu'à la rive sud puis on attaque la barrière montagneuse. On grimpe sec à travers des pentes sèches et caillouteuses et arrivés en haut on tombe sur un panorama très boisé.
Et dans la descente, on rigole moins. Il est sympa le chauffeur, mais sa jeep est une automatique et ça ne rassure pas sur l'utilisation du frein moteur dans les descentes sèches. Surtout qu'il a des réactions assez soudaines mais tardives sur l'état de la route. On arrive quand même en bas sans encombre, et ne nous reste plus qu'à rejoindre la route principale en traversant une vallée plate à perte de vue.
On fait le plein et on se dirige vers l'ouest sur la grande route. On se met à croiser quelques voitures, on en avait oublié qu'ils conduisaient à droite dans ce pays ! Il faut dire que la place du volant dépendaient des voiture dans lesquelles on montait... Les alentours sont toujours superbes, avec tout d'abord la traversée de la vallée bordée de montagnes, puis la montée d'un col. La vue d'en haut mérite une petite pause. Notre chauffeur en profite aussi pour prier, il aurait tort de ne pas profiter du panorama !