Dimanche 18 Octobre – Encore un peu de route, toujours vers le nord
J’avais bien raison de redouter, avec la rosée du matin, le chemin est devenu une patinoire. Je laisse Cédric gérer nos bolides un par un, je me vois déjà les quatre fers en l’air et avec l’autre bras en vrac si je tente la manœuvre. Il lutte mais y arrive sans encombre, well done ! On repart donc encore une fois avec nos sacs au dos, en espérant que le dernier morceau de route qu’il nous reste ne sera pas aussi éreintant que celui de la veille. Et heureusement pour nous, il ne le sera pas. On laisse les montagnes derrière nous et passons dans des paysages bien plus plats, essentiellement constitués de rizières, plus belles les unes que les autres. Quant à la route, on oublie la boue et on accueille les graviers avec plaisir ! On s’est d’ailleurs bien améliorés en conduite sur gravillons, la maîtrise du dérapage contrôlé en conduite n’a plus de secret pour nous.
Trois heures plus tard, nous y sommes. À un sommet de le route, la baie en face d’El Nido, où se loge l’archipel Bacuit devient visible. En un instant, la route est oubliée, on veut juste en profiter ! Première étape, on se pose dans un café pour un jus de mangue, une bière et étudier le LP. On n’en aura pas grande utilité, apparemment tout se fait facilement dans cette ville habituée aux touristes. Hôtel choisi (en dehors de la ville pour être au calme), on y pose nos sacs et motos et faisons la rencontre avec le proprio, un vieil Américain qui en a eu marre de sa vie de pétrolier aux quatre coins du monde (sic) et s’est posé là avec sa femme Philippine en ouvrant des resorts sur Palawan.
On organise ensuite les trois jours qu'on a prévus de passer sur place, mais soyez patients, vous en saurez plus en lisant le compte rendu des jours suivants. Puis coucher de soleil sur la mer entre les îles juste sur la plage face aux bungalows, plutôt sympa pour une première journée à El Nido!
Lundi 19 Octobre - Island hopping in Bacuit Archipelago
Pour ceux qui comprennent l'anglais, tout est dit dans le titre. Pour les autres, que se cache sous ces mots pompeux? Juste une journée passée à se déplacer d'île en île à l'aide d'un bateau. On partage notre embarcation avec Dennis, un British qui loge dans le même resort que nous. Le bateau? En forme de canoë, mais bien plus long et plus large, avec deux flotteurs sur les côtés. Et pour le gérer, deux membres d'équipage.
On quitte la côte peu après 9h le matin (juste en face du resort, le bonheur), le soleil est là, quelques nuages aussi mais on ne va pas faire la fine bouche, il fait quand même super beau. On part tout droit, laissant derrière nous El Nido et ses côtes escarpées sur les côtés. Les îles défilent auour de nous, toutes plus intéressantes les unes que les autres, sortant de l'eau presqu'à la verticale, pleines de végétation (on se demande d'ailleurs comment font tous ces arbres pour pousser), formées à base de roche calcaire, ce qui donne à toutes ces îles un aspect déchiqueté obtenu après des centaines (milliers?) d'années de précipitations. Et ces pluies ont créé d'autres curiosités, comme celle vers laquelle on se dirige : small lagoon.
Il s'agit d'un lagon invisible depuis la mer, mais accessible uniquement en passant à travers un passage étroit entre des pans de roches qui entourent l'île. On se jette à l'eau gaiement, palmes-masque-tuba équipés. J'ai dit gaiement? Que je rectifie, tout le monde va gaiement à l'eau, sauf moi qui redoute l'effet de l'eau salée sur mes blessures... et je fais bien, ça pique bien sûr, mais au départ rien d'insurmontable. Sauf que plus je reste dans l'eau et plus ça brule! Alors j'adopte la technique du coude hors de l'eau : main posée sur la tête, je nage comme je peux. Je ne passe pas inaperçue, Cédric n'a qu'à lever la tête pour me repérer au milieu de la foule de nageurs. Parce qu'on n'est pas seuls, une foule de touristes nous entourent plus ou moins bien équipés (les Japonais remportent la palme avec un bateau à moteur bien plus gros que tous les autres et surtout une palanquée de kayaks). Heureusement, pour le reste de la journée, on ne croisera presque personne. Mais revenons à ce lagon caché : wouah! Avec les parois qui remontent à la verticale sur une bonne quinzaine de mètres (estimation personnelle, sorry si ça n'est pas la bonne valeur), on serait presque oppressés en bas.
On reprend ensuite le bateau pour découvrir non pas un lagon caché, mais cette fois une plage cachée. Avec toujours un passage étroit pour y accéder, mais cette fois, pas besoin de mettre la tête sous l'eau. Normalement, j'aurais du mettre des photos de tous ces lieux cachés grâce à la magie de l'appareil photo de Cédric qui va sous l'eau, mais il y eu un problème le premier jour à El Nido. Problème de joint ou autre, son appareil à pris l'eau et son écran s'est éteint. On pouvait apparemment toujours prendre des photos (bruits caractéristiques), mais sans possibilité de cadrer. Et le gros problème, on s'en est rendu compte seulement le soir même : la carte mémoire était mal enclenchée, donc on n'a même pas pu avoir des photos non cadrées... mais ce n'est pas tout, mon appareil ayant pris un choc lors de ma chute en moto, son écran ne fonctionne plus, donc les photos que j'ai prises ne sont pas cadrées non plus! Mais le mien ne va pas sous l'eau. Donc tant pis pour les photos de lagon et autre plage cachés.
On se balade ensuite entre les îles, nous arrêtant quand on le souhaite, juste parce que c'est beau ou parce qu'on veut piquer une tête. Dennis semble être un fervent adepte de l'escalade des rochers pour ensuite sauter dans l'eau, avec mon bras en mousse, je vais avoir du mal à l'imiter.
Direction cette fois une plage n'ayant rien de caché, pour une session snorkelling en face et surtout un déjeuner fraîchement préparé par l'équipage. Pendant qu'on s'amuse avec les fonds sous-marins, ils préparent un barbecue sur la plage pour faire griller poisson, porc et réchauffer les légumes et riz déjà préparés. A notre retour sur la terre ferme, c'est un véritable festin qui nous attend! On enchaîne sur une autre plage pour du snorkelling, avant de rejoindre une plage immense qui donne face au soleil descendant sur la mer. Au moment du départ, il faut d'abord retrouver Dennis qui s'amuse encore à sauter des rochers. Suit un grand moment de malaise pour moi : il m'avait demandé de le filmer lors de sons saut, et bien évidemment, je n'ai pris le film que lorsqu'il a touché l'eau... il a donc du remonter encore une fois, alors qu'il était déjà bien fatigué. J'imaginais à chaque instant qu'il allait tomber et se déchirer sur les rochers...
Le soir, dîner sur la plage et fin de soirée dans le bar qu'on avait découvert la veille, avec un groupe live toujours aussi sympathique.
Mardi 20 Octobre – Le monde de Némo dans l'archipel
Histoire de varier les plaisirs, c'est une journée plongée qu'on a programmée aujourd'hui. On se rend donc en « centre ville » là où se situe le club de plongée. Essai de matériel, café et on est partis, avec en notre compagnie deux Canadiennes qui font un baptême, un couple mixte Philippine-Américain et deux dive master, l'un de je ne sais quelle nationalité mais qui doit avoir bien dépassé la soixantaine d'années et va s'occuper des baptêmes, et l'autre Philippin avec qui on plongera.
Première plongée sympa mais sans plus. Disons que pour des gens qui sont habituellement en France et qui ne plongent qu'en Bretagne ça doit être pas mal, mais après avoir plongé dans des endroits de folie en Indonésie, je suis un peu difficile. Cédric l'est aussi, alors ça me rassure! Je ne sais même plus trop ce qu'on a vu, je n'ai pas noté... mon logbook étant plein depuis un petit moment, je ne note plus rien, tant pis pour moi. Quand on remonte, on retrouve une des deux Canadiennes qui attendait son tour pour le baptême. Elle était verte. Apparemment elle a passé toute notre plongée à vomir tout ce qu'elle pouvait tellement elle a le mal de mer! On a pu voir ça, ça a continué pendant qu'elle mettait son équipement. Heureusement pour elle, sa plongée s'est bien passée.
On enchaîne ensuite sur une deuxième plongée, mieux que la première. Après, il est l'heure de la pause déjeuner. On se rend sur une plage sur une île, festin moins important que la veille, mais suffisant. Là, la Canadienne ayant le mal de mer décide de rester ainsi que la Philippine qui ne plonge pas. On les retrouve après notre plongée (bof), dans l'eau jusqu'à la taille, en train de fixer étrangement la plage. En fait, juste après qu'on soit partis avec le bateau, des varans ont investi la plage et les ont chassées! Ils doivent avoir l'habitude que les piqueniqueurs laissent trainer leurs restes sur le sable.
Retour sur El Nido, douche à l'hôtel avant de partir pour apéro et dîner en ville. Puis on retourne encore une fois dans le bar avec musique live. Et cette fois, on ne veut pas se coucher quand le groupe part, on se rend là où la veille il nous avait semblé entendre de la musique plus style night club. On se retrouve dans une pièce vide mis à part des tables sur les côtés, à danser entourés de Philippins (qu'est-ce qu'ils sont petits!) le tout sans beaucoup plus de lumières que des spots de couleurs qui clignotent. Soirée plutôt amusante je dois dire!