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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 18:09

Samedi 8 octobre - byebye Kirghizstan, welcome Tadjikistan
 
Osh ne nous réussit pas vraiment, et ça se confirme : mon chargeur de téléphone crame dans une prise et suite à une coupure internet le booking qu'on essaie de faire pour Istanbul ne fonctionne pas... mais on finit par quitter cette ville qui nous ferait presque repenser à la spirale de la loose. À 10h. Alors qu'on avait prévu de partir à 6h. Mais le chauffeur en ayant décidé autrement, il faut bien faire avec. Du coup, embouteillages en sortant de la ville. Mais rapidement, on se retrouve à grande vitesse (soit 60km/h) sur des routes bien goudronnées. Des flics tous les kilomètres, mais avec notre plaque tadjike, on passe tranquille. Les paysages dans le coin sont surtout constitués de cultures. On avance bien jusqu'à un petit resto routier où on mage de la soupe au mouton.

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (1)

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (4)

On repart, et cette fois ça rigole moins, on commence à grimper. Le futé décrivait la route comme un enfer, en fait c'est plutôt pas mal, route large, personne à croiser, c'est tranquille. Impressionnant quand même les investissements qu'ils peuvent faire dans leurs infrastructures routières. On atteint Sary Tash qui marque le croisement des routes qui vont vers la Chine, le Tadjikistan ou continuent vers l'ouest du Kirghizstan.

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (3)

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (2)

Nous, on continue tout droit, direction le Tadjikistan ! À partir de là, c'est simple, plus aucune voiture sur la route. Rien. Nada. Personne. Mieux vaut ne pas tomber en panne... On traverse une vallée immense, avec au loin devant la barrière des montagnes tadjikes, et au loin derrière la barrière des montagnes kirghizes qu'on vient de traverser.

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (5)

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (6)

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (7)

Au fond de la vallée, un poste frontière : on quitte le Kirghizstan. Mais on ne rentre pas tout de suite au Tadjikistan, le poste frontière du second pays est bien plus loin ! On commence l'ascension des montagnes, tout en suivant la frontière chinoise. En fait pas vraiment la frontière, mais la limite du no man's land délimitant les 10km avec la frontière voisine. Compliqué d'ailleurs de quitter le pays. Ce n'est pas un mais trois bureaux par lesquels il faut passer. Ah non, finalement que deux, il n'y a personne dans le troisième... En fait je dis on mais c'est notre chauffeur qui s'en occupe !

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (8)

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (9)

Les montagnes autour sont impressionnantes, presque hostiles. Il faut dire qu'elles culminent à plus de 7000m! Nous on grimpe, on grimpe, jusqu'au col. Pas 7000m, mais tout de même 4200m, presque aussi haut que le Mont Blanc ! Ce doit être psychologique, mais on se sent bizarres à la montée... En haut, on perd de vue le Kyrghyzstan, et pour nous accueillir au Tadjikistan, une sculpture.

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (10)

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (11)

Après, ce sont les joies administratives d'un poste frontière. Encore plusieurs bureaux, des papiers à signer. Evidemment je n'existe pas, donc c'est Cédric qui remplit mes papiers, sauf la signature (ouf). Pauvres mecs qui se gèlent là-haut, ah oui j'ai oublié de préciser mais ça caille sévère. On finit par passer, mais pas sans y laisser quelques plumes : on hérite d'un passager. Difficile de dire non entourés par des mecs à la mine patibulaire loin de tout...
 
On continue parce qu'on n'est pas encore arrivés. Dommage pour nous, la nuit tombe doucement et on perd de vue petit à petit les montagnes alentour. On arrive quand même jusqu'au lac de Karak Kul pour les dernières photos de la journée.

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (12)

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (13)

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Ensuite, ne reste plus qu'à tenir face au froid qui tombe. Ça caille dans la voiture. D'ailleurs dehors il neige quand on passe le col de 4800m (4800!!!)  J'ai de la chance à l'avant, le moteur chauffe un peu par moments. Cédric par contre en bave à l'arrière.. C'est en voulant changer de chaussures qu'il remarque un truc : il n'en a plus qu'une ! On s'est dit ensuite qu'il avait du laisser sa deuxième chaussure de rando dans la voiture qui nous a emmenés à Jalal-Abad... Quand je vous disais que la spirale de la loose nous avait rattrapés ce jour-là ! On atteint Murghab vers 23h, le chauffeur nous accueille chez lui, on mange et au lit ! Avant ça on se prend bien la tête avec lui, mais au final on arrive à presque se mettre d'accord sur le planning des jours suivants : il restera notre chauffeur pendant 3 jours et nous laissera à Khorog.

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan

Dimanche 9 octobre - Bulunkul ? No !!! (yes ?...)
 
Petit dej frugal (thé et pain) exactement ce qu'il nous fallait. Il faut dire que sa femme et ses enfants filles n'étant pas là, personne ne fait la cuisine. La veille, il avait demandé à une de ses filles vivant dans le coin de venir pour qu'on puisse manger un bout ! Ensuite, prise de tête once again pour les mêmes raisons que la veille : il ne comprend pas ce qu'on veut de lui. Il est têtu ce garçon ! On lui donne des exemples de ce qu’on veut faire et se braque sur un nom de lieu où on lui a proposé de dormir : Bulunkul. Ce qui donne lieu à des « Bulunkul, no ! No Bulunkul » assez fréquents. On se rend compte au bout d’un moment que ce qui lui fait peur n’est pas de ne pas être payé pour ces extras kilomètres (d’ailleurs il essaie de nous avoir sur la distance supplémentaire…) mais c’est la crainte de manquer d’essence en chemin qui le rebute. Apparemment, on ne trouvera pas d’essence sur notre chemin avant l’arrivée à Ishkashim, autant dire presque à la fin du périple dans le Pamir. On tombe d’accord sur l’achat d’un jerrican avant de partir.

Tadjikistan-Murghab-Bulunkul (1)

Mais ce n’est pas fini… Après ça, il nous emmène voir une nana qui parle anglais, pour qu’on lui réexplique tout et qu’il s’assure d’avoir bien tout compris. Zen, il faut rester zen… On remonte dans la voiture pour cette fois la mission de trouver de l’essence. Notre chauffeur fait le tour de la ville et de ses connaissances, frappe aux portes, parle avec plein de gens qui le renvoient vers d’autres personnes. Mais rien, on finit bredouille. C’est là qu’il se dirige vers… la station service « officielle » ! Zen, il faut rester zen… Pas bien aux normes de sécurité d’ailleurs cette station. Il s’agit en fait d’un bidon duquel sort un flexible avec lequel on remplit tout ce qu’on trouve, jerricans, bouteilles pour ensuite transvaser dans le réservoir. Le tout bien évidemment avec la clope au bec. Oui oui, juste au-dessus de l’essence qui coule ! Gloups. Finalement pas de jerrican supplémentaire, celui qu’il avait déjà dans le coffre semble lui suffire.


Et enfin, on est partis, on laisse Murghab (alias le centre du monde du Pamir dixit le con de l'agence de voyage de Osh - on se demande comment on se serait débrouillés si on n'avait pas pu garder le même chauffeur...) derrière nous. Au début on longe tranquillement la rivière qui passe par là, puis on prend de la hauteur. Et c'est superbe. On fait un peu la course poursuite avec des enfants à vélo (à vélo ! à plus de 3000m d'altitude, sur des routes de montagne !), vu le temps qu'on passe à s'arrêter sur le bord de la route pour faire des photos et se dégourdir les jambes.

Tadjikistan-Murghab-Bulunkul (2)

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C'est très étrange de regarder les paysages traversés, parce que ça change du tout au tout très rapidement. On enchaîne les montagnes qui nous bordent, plus ou moins arides, mais de temps en temps, c'est comme si la terre s'ouvrait et on tombe sur des crevasses, voire des canyons. Du coup on se prend des bons changements de dénivelé avec la voiture.

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Tadjikistan-Murghab-Bulunkul (5)

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On atteint finalement un plateau tout plat (ça doit être pour ça qu'on l'appelle un plateau) immense. Les murs de montagne sont vraiment loin de chaque côté de la route et il n'y a rien, je parle de végétation, de roches ou d'êtres vivants, nulle part. Enfin si, au bord des montagnes on devine des regroupements de maisons et des troupeaux, mais rien de proche. Ah si. À un endroit se trouve un énorme rocher, tout seul, perdu sur le plateau. Chatyr Tash est le nom de ce rocher. Ni une, ni deux, on s'arrête et on part à l'assaut. En fait le plateau est vraiment grand parce que ce n'est pas tout prêt pour atteindre le bas du rocher... après ça, petite partie d'escalade sans trop de peine, et nous voilà en haut, perdus au milieu de rien.

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On reprend la voiture pour continuer sur la Pamir Highway, et on croise un groupe de motards. Ou plutôt un groupe de gens avec une seule moto. En panne. Ne pas chercher à comprendre comment ils sont arrivés là, mais ils ont une bonne tête ces locaux ! On continue donc à traverser ce plateau jusqu'à arriver à Ak-Balyk, où on a décidé qu'on mangerait du poisson. Marre du mouton ! Sauf que le chauffeur nous explique que du poissons il n'y en a que les jeudi et vendredi (??). Et effectivement, ce qu'on comprend être la réserve habituelle de poissons est vide, mais pas moins jolie.

Tadjikistan-Murghab-Bulunkul (12)

On demande quand même s'il est possible de manger, et on se retrouve avec dans notre assiette du poisson séché frit, ce qui n'était pas vraiment notre idée de poisson frais grillé... Mais on l'a voulu, on l'a eu ! On a pu goûter de la crème de yack aussi, super bonne. À l'extérieur, des toilettes. J'ai oublié de vous parler des toilettes tadjikes... tout un programme. Une fosse creusée dans la terre, soutenue par je ne sais quoi, des planches qui entourent un trou, et c'est tout. Oui oui, vraiment tout, pas de papier ni même d'eau ! Beurk. Les toilettes du "resto" sont exactement de ce type, pas très ragoutantes, par contre la vue qu'on a de cet endroit est vraiment sympa.

Tadjikistan-Murghab-Bulunkul (13)

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On arrive ensuite à Alichour, là où à la base on voulait passer la nuit. Sauf qu'il est encore un peu tôt et qu'on décide de pousser jusqu'à Bulunkul (rappelez vous, Bulunkul NO ! Et bien on l'aura fait !). En fait notre vrai but est de monter jusqu'au lac de Yashil Kul qui se trouve en hauteur du village. On laisse donc Alichour sur la route, ainsi que la guesthouse avec hot shower qui nous faisait de l'oeil... Tant pis pour la douche ! Parce qu'au Tadjikistan, c'est comme au Kirghizstan, toujours pas de douche chez l'habitant. Bref, on continue. Un peu plus loin on croise le lac Sassyk Kul. Décision prise de rejoindre le bord à pied, c'est pas loin. Erreur. Certes c'est pas loin, mais c'est marécageux ! Ou plutôt, les berges sont composées de mottes de terre avec des herbes entrecoupées de trous plus ou moins profonds (certains TRÈS profonds) remplis d'eau. Ça donne lieu à des fous rires et des sauts de cabris pour rejoindre le lac. Mais on y arrive. La récompense arrivés là ? Oui c'est joli, mais surtout ça pue ! Aucune idée d'où ça vient, mais c'est connu en fait, le nom du lac veut dire le-lac-qui-pue...

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On reprend la voiture, passons devant un autre lac, mais on ne s'arrête pas cette fois. On quitte ensuite la route principale pour nous diriger vers Bulunkul. Le chauffeur s'amuse comme un fou et nous fait quitter la route pour passer en mode 4x4 qui passe partout. On voit le village au loin, mais on fait un détour vers un lac proche. Cette fois, le chauffeur vient avec nous pour atteindre les berges, mais c'est un échec. Impossible de traverser la zone marécageuse, on est obligés de contourner toute la zone pour atteindre le lac par un autre côté.

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Ensuite, on rejoint Bulunkul et on cherche où dormir. C'est chose faite dans un homestay où on est accueillis avec le traditionnel thé. Et après, toujours un peu de soleil, on décide de faire un tour. On traverse un troupeau de yacks sur une route qui ne mène à priori nulle part. Ça caille sévère. Cette route monte un peu, du coup on a une belle vue sur le village et un petit lac en contrebas au moment où le soleil rosit le ciel.

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D'un coup, révélation : mais cette route ne serait pas celle qui mène vers le lac de Yashil Kul ? Allez go, on y va ! Nous voilà à grimper cette route qui monte de plus en plus, en cherchant à chaque virage à voir le lac sous nous. Mais rien, on grimpe, pas de lac, la route monte encore, le soleil descend. On voit bien à un moment que le soleil se couche, il n'y a plus de lumière sur les montagnes derrière, mais on continue, on ne va pas s'arrêter en si bon chemin. On monte, plus vite, on continue, et enfin, au détour d'un virage, on le voit. En fait on le devine, il n'y a vraiment plus beaucoup de lumière. Mais ça valait le coup !

Tadjikistan-Murghab-Bulunkul

Retour au village dans la nuit noire, nos hôtes ne croient qu'on est montés que lorsqu'on leur montre nos photos... Et là, le chauffeur qui sort un "mais j'aurais pu vous emmener". What ??? Il se fout de nous ou quoi ? Bref, dîner frugal, dodo.

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