Vendredi 18 Décembre - Voyage tumultueux
Ce voyage a failli mal débuter pour moi. Pour cause de panne de réveil ? Avec un départ prévu en train à 15h45, j’aurais eu du mal à justifier ça. Non, non, j’étais bien en avance à la gare, j’avais même consulté les horaires de métro sur la RATP et avais prévu de pouvoir m’acheter de quoi déjeuner en arrivant. Une fois sortie du métro, je m’avance vers la sortie lorsque je réalise une erreur. Une erreur de taille. Je suis à Montparnasse. Vous ne voyez pas le problème ? (j’imagine que vous habitez dans l’ouest pour ne pas voir où le bât blesse) Ben je vais vers la Suisse, et pour ça, mon train part de la gare de Lyon ! Il est 15h22 à ma montre (quand je vous dis que j’avais prévu large), donc il faut que je me presse. Me voilà à courir dans les allées, sur les tapis-roulants, avec mes sacs en vrac, en train de pester contre ma stupidité. Vite, vite, je monte dans une rame, vite, vite je change de métro, vite, vite je monte dans une autre rame. Là, Charlotte, que je dois retrouver dans le train m’appelle. Euh… j’arrive, mais c’est pas dit que j’arrive à temps ! Je râle contre le métro qui avance trop lentement à mon goût et voilà Charlotte qui rappelle. Plein de trains sont annoncés en retard. Chouette. Mais pas le notre. Pas chouette. Je sors à gare de Lyon, et me revoilà partie pour une course poursuite. Charlotte me texte : le train aura 6 minutes de retard et partira voie 19. Vite, vite, je me dépêche et arrive essoufflée et bien réchauffée (alors que ça pèle à mort dehors) à 15h49 sur le quai. Ouf ! Et au final; c’est presque ¼ d’heure plus tard que le train part… Je retrouve Charlotte dans le train, et quelques heures de déjeuner/sieste/papotage plus loin, nous voilà à Neuchâtel où Aymeric (le néo Suisse qui nous invite) et Nico (fraichement débarqué de Dubaï) nous attendent. Le quart d’heure de retard ayant été multiplié pendant le trajet, ils sont bien contents de nous voir arriver et de pouvoir rejoindre l’appartement bien chauffé d’Aymeric à la Chaux-de-fonds. Soirée tranquille ensuite à refaire le monde.
Samedi 19 Décembre - Gla gla le matin, gla gla le soir
Le lendemain matin, pas de grasse mat’ indécente, notre Suisse nous a concocté un petit planning bien sympa. Ballade dans la neige prévue avant le déjeuner et l’arrivée d’autres amis. On s’habille comme pour partir au ski, et hop, en voiture ! Il a beaucoup neigé la semaine précédente et encore la nuit passée, alors ce sont des paysages complètement blancs qu’on a sous les yeux. On se gare je ne sais trop où et il ne nous reste plus qu’à profiter de la neige. Heureusement qu’Aymeric m’a trouvé des chaussures de marche imperméables pour que je puisse crapahuter dehors, sinon je ne sais pas comment j’aurais fait. Une grosse heure de marche dans la neige, entre les sapins, un régal.
Le but de la balade ? Un relais plus haut où on se pose confortablement pour siroter un vin chaud. A 11h du matin on l’a senti passer, mais on le méritait… On ressort ensuite dans le vent glacial qui pique les joues (je ne suis plus habituée !) et c’est reparti pour le chemin en sens inverse et retour à la T’Chaux.
Ensuite, Aymeric et Nico partent vers Besançon récupérer les derniers arrivés pendant que Charlotte et moi faisons un petit tour en ville. Très petit le tour, la Chaux-de-Fonds n’est pas bien grande… Après, retour à l’appart et histoire de faire honneur à notre réputation de marmottes, on a siesté jusqu’au retour de la troupe. Cette fois, nous voilà au complet : Julien, Elsa et Barry viennent s’ajouter au groupe de départ. Débarque ensuite Pascal, un autre pseudo-Suisse qui sera de la partie pour la soirée.
Mais quel est le programme ? Mystère mystère, nos deux Suisses ne veulent pas lâcher le morceau et nous donnent pour seules indications l’instruction de mettre le plus possible de couches de vêtements et de ne pas oublier gants, écharpe, bonnet et lampe frontale. Euh… mais c’est quoi le plan ? On monte en voiture, direction l’inconnu (j’en fais peut-être un peu trop là). N’empêche que là où on va, c’est tellement paumé que la route n’est finalement pas praticable et qu’on est obligés de faire demi tour pour trouver un autre chemin : ça glisse tellement que les voitures ,pourtant bien équipées pour la neige et avec des motorisations respectables (j’ai oublié, la honte sur moi, mais ça rigole pas en tout cas), n’accrochent pas la route et on n’est pas fichu de grimper une cote. Finalement, on arrive, on se gare sur le bas-côté et nous enfonçons dans la forêt, en pleine nuit noire.
Et c’est dans une cabane au milieu des bois qu’on déboule, avec toutes nos affaires de pique nique. Mais pas n’importe quoi attention : les mecs se mettent à faire un beau feu de bois à l’extérieur, pendant qu’à l’intérieur on sort les chips, le champagne (ça rigole pas) et autres alcools sans oublier les couvertures histoire de ne pas trop geler. J’ai oublié un détail, le thermomètre à l’intérieur du refuge indique -17deg ! On comprend mieux pourquoi fallait se couvrir. Très bonne soirée avec du saucisson cuit dans les braises, et en dessert, un truc fabuleux : tu prends un bâton, tu l’entoures de pate feuilletée que tu auras coupée préalablement en lamelle histoire de faire une enveloppe fermée (comment ça c’est pas clair ce que je dis ?), et tu fais cuire ça au dessus des braises. Quand c’est cuit, tu retires délicatement la pâte du bâton et tu mets à la place une barre de chocolat… divin. On resterait bien jusqu’au petit matin, mais faut pas oublier que ça caille et surtout, le lendemain, on part au ski, alors il faut penser à aller se coucher !

Dimanche 20 Décembre - Tout schuss
Comme je l’ai dit précédemment, aujourd’hui, c’est ski ! Donc réveil très matinal pour un petit dej dans la bonne humeur (enfin on essaie, parce qu’à 6h du matin, c’est pas forcément facile). Ensuite, on se répartit dans les voitures de nos deux GO (Gentils Organisateurs ou Gaffeurs Obsolètes, c’est vous qui voyez) direction le domaine des portes du soleil. Un peu plus d’une heure trente de route pour atteindre une étendue skiable de folie entre la Suisse et la France : Chatel, Avoriaz et je ne sais plus quels autres domaines se regroupent pour une pure journée de glisse.
Rapidement, deux groupes se forment : les fous de la glisse qui maîtrisent et s’en vont pour une journée de hors-piste d’un coté, tandis que de l’autre se trouvent les débutants et pseudo-débutants chapeautés par Aymeric. Devinez dans quel groupe je suis ? Ben oui, dans le deuxième ! Il faut dire qu’avec mon petit niveau, il m’est impossible de suivre Charlotte et Pascal. On se retrouve donc à 6, et c’est parti pour une journée complète ! On quitte très vite la Suisse pour aller skier du coté français, et le domaine est tellement grand qu’on peut skier sans forcément repasser par les mêmes endroits. Bonnes sensations, beau soleil, bon trip (Wed’Zeeee !!!), en résumé une très bonne journée. Le midi, on retrouve nos deux free riders pour un déjeuner en haut des pistes et c’est reparti pour un tour !
Toujours de bonnes sensations, mais vers 15h, la fatigue commence à se faire sentir pour tout le monde, alors on décide de rentrer vers la Suisse. Aymeric avait prévu ça comme un chef, on n’avait juste une piste à prendre pour nous retrouver du bon coté. Arrivés en haut du télésiège, on bifurque vers cette piste, et là, mauvais surprise, elle est fermée… Qu’à cela ne tienne, il reste plein d’autres possibilités et on a encore le temps. En revanche, niveau météo, ça commence à se gâter. On repart donc histoire de descendre une piste, de prendre un autre télésiège, puis une piste et encore une autre avant le télésiège nous ramenant du bon coté. Pfiou. On ne traîne pas, mais quand on arrive au télésiège voulu, ils viennent tout juste de l’arrêter ! Et comme la météo n’est pas au top (ceci est un euphémisme) et qu’il a besoin de réparations, ils ne peuvent pas le rouvrir pour nous. Gloups. Il faut donc qu’on continue notre périple, sinon on restera bloqués en France et ça sera la galère pour retourner en Suisse (un taxi à 500euros, ça vous tente ?).
Là, on ne rigole plus. La neige tombe sévère, on ne voit plus grand-chose en descendant, mais on n’a pas le temps de s’arrêter. Aymeric gère comme un chef, nous poussant et/ou tirant sur le plat pour qu’on aille plus vite, nous motivant quand il sent qu’on faiblit. En plus ça commence à cailler sévère… Le temps presse, si on ne se dépêche pas les remontées seront fermées. Heureusement pour nous, le pisteur à qui on avait demandé conseil à prévenu ses collègues qui nous attendent pour le dernier télésiège. De justesse mais on l’a fait ! Il ne reste plus qu’une piste et on sera près du parking. Ouf ! Et là, dernière surprise, cette piste est fermée ! Pour redescendre aux voitures il faut qu’on prenne la descente en hors piste… Euh… On est presque partis pour le faire lorsque finalement on se rend compte que des gens prennent le télésiège pour descendre, alors c’est ce qu’on finit par faire. Sauf Aymeric, qui vaillamment, se fait la descente ! Il arrive en bas en même temps que nous, mais je dois dire pour avoir regardé d’en haut que je ne suis pas sûre que j’aurais réussi à la descendre.
On retrouve en bas Charlotte et Pascal qui nous attendent patiemment et se demandaient ce qu’on pouvait bien faire. Skis rendus, ne reste plus qu’à rentrer. Sauf qu’au lieu d’1h30 de route, c’est 3h qu’aura duré le retour ! La neige qui tombe à gros flocons ralentit le trafic et il faut prendre son mal en patience. Pour se remettre de ces émotions, soirée raclette à l’appart.
Lundi 21 Décembre - Les mains dans la neige
Aujourd’hui, une partie de l’équipe nous quitte : Nico et Lolotte s’en vont retrouver leurs home-sweet-home. Histoire de nous maintenir actifs et de ne pas s’endormir sur ses départs, Aymeric, qui a pris une journée de congé, emmène le reste de la troupe pour une virée sur les bords d’un lac. On y passe plusieurs heures à faire une bataille de boules de neige géante, j’y ai appris un grand nombre d’infos de base :
- toujours faire attention à quelqu’un qui te double, même si tu discutes avec
- ne pas oublier que le corps humain lambda est doté de deux mains
- les équipes se font et se défont à vitesse grand V
- ne jamais mettre les pieds dans un cul de sac
- comment former une boule de neige
- le danger peut venir de tous cotés
- la neige ça pique
Le cadre est magnifique, le soleil brille, les sandwichs sont appréciés. On n’a pas osé mettre les pieds sur la glace de peur de se retrouver dessous, mais en période très froide, ça doit être sympa.
Le soir, dîner dans un restau de La Chaux. Énormes fous rires grâce à la dévouée hôte et ses manies bien suisses malgré ses origines asiatiques… Merci. Service… PAN ! On se gave de fondue savoyarde et de vin blanc (et surtout pas de l’eau malheureux ! demandez à Service-PAN pour les explications). Pfiou, plus une place dans le ventre après ça.
Mardi 22 Décembre - Journée à Neuch
Cette fois, on doit se débrouiller sans notre Suisse d’adoption qui est retourné bosser, le pauvre. On en profite pour aller faire nos bons touristes à Neuchâtel et compléter les courses de Noël pour certains. Petite pause gourmande pour déguster un chocolat chaud chez Suchard… mmmhh, trop bon. Ballade dans la ville, on monte jusqu’à la citadelle en manquant de nous étaler toutes les trois secondes sur les pavés verglacés pour trouver porte close. Elle est en travaux. Heureusement reste la vue sur la ville, qui n’est pas gâchée par des échafaudages.
En fin d’après-midi, retour pour prendre Aymeric à la sortie du bureau et direction la station thermale ! Que du bonheur, 3h à se déplacer entre les piscines extérieures à plus de 30degC, les bains bouillonnants, les bains japonais, les hammams, les jacuzzis, les saunas… Sans oublier le seau d’eau glacée à se balancer sur la tête entre chacune de ses parties ! On ne veut plus quitter cet endroit, mais les portes se referment et histoire de finir en beauté cette journée, on s’arrête en route manger… au macdo ! Ensuite retour au bercail pour la dernière soirée helvète.
Mecredi 23 Décembre - On brûle du pétrole
Histoire d’optimiser le retour autant sur le coût que sur la durée, on a opté pour l’option « tout le monde en voiture ». Nous voilà donc à 5 dans le bolide d’Aymeric, avec tous les sacs, les cadeaux de Noël, autant vous dire qu’on n’est pas aussi à l’aise qu’en classe affaire ! (NB : je n’ai jamais voyagé en classe affaire, alors je me l’imagine comme un confort de folie, ne brisez pas mes rêves s’il vous plaît) Départ sur les coups de 13h, Aymeric bossant le matin (le pauvre, bis. C’est bien les vacances). Et c’est parti, direction Paris !
Ben heureusement qu’on avait la patate, parce que Paris, on n’était pas prêt d’y arriver… bouchons sur bouchons, on enchaîne de très longues périodes sans même avancer d’un pouce. C’est là qu’intervient Aymeric avec un super jeu à la con qui nous a permis de tenir un bon bout de route ! Merci Ric ! Au final, après avoir déposés Ju et Elsa à Caen, Barry à Avranche et moi à Rennes, c’est non pas un record de vitesse mais de lenteur qu’Aymeric aura battu pour revenir de Suisse : 14h pour traverser la France !