Pour mes dernières vacances en Asie du Sud Est, ce n’est pas en Indonésie que je suis partie vadrouiller, mais aux Philippines pour changer. Et qui est de la partie pour ce voyage ? Cédric, bien motivé pour deux semaines. Allez, c’est parti…
Samedi 10 Octobre – Manille, premiers pas
J’atterris la première, direction le centre pour trouver un hotel. Sur les conseils du LP, je tombe sur un backpacker finalement pas fameux. Mais bon, je suis fatiguée (les vacances ça épuise), et il faut bien que je donne une adresse à Cédric qui doit arriver dans quelques heures, donc ça fera l’affaire. Et donc pour moi, les premières heures dans la capitale philippine ça sera quoi ? Sieste ! Jusqu’à l’arrivée de mon accolyte. Ensuite, on part à la découverte à pieds de la cité intramuros.
Plutôt chouette, et la ville a l’air bien agréable. M’est avis que je pourrais m’y plaire… On se ballade, on se pose dans un café histoire d’étudier un chouilla le programme de notre séjour. A part les conseils de Céline qui m’avait briefée sur les lieux à visiter absolument, on n’avait pas fait beaucoup de recherches. Et au final, ben on décide de suivre les conseils de miss Céline ! Zéro étonnement. Bref. Après cette pause, on veut rentrer toujours à pieds vers le backpacker, mais par une autre route. En fait on suit les gens, on va vers là ou il y a de la musique, où ça a l’air sympa. Et on se perd. Of course. Heureusement, Cédric a dans la poche… un sifflet boussole ! Moi qui trouvais ça futile, ben ça nous a servi. Après ça, une soirée bien sympatyhique : resto, bar, boite…
Dimanche 11 Octobre – Manille en mode logistique
Journée pas très intéressante… on redécouvre la vie dans un pays catholique : tout est fermé le dimanche ! Obligés d’aller jusqu’à l’aéroport pour acheter nos billets pour changer d’ile dans quelques jours, passer dans un mall (énooorme) pour quelques emplettes. La surprise de la journée c’est quand le gars de la réception de l’auberge nous a booké des billets de bus pour le soir même en moins de deux minutes on avait l’adresse, le prix, l’heure et tout était fixé. Quelle efficacité ! En Indo ça aurait mis des heures…
Le soir arrive très vite (faut dire qu’on ne s’était pas couchés tôt non plus), et nous voilà donc partis vers une station de bus pour une traversée de Luzon by night vers le Nord et en particulier le village de Banaue. Et là, je dis MERCI MILLE FOIS à Céline qui m’avait prévenue du froid polaire qui régne dans ces bus. On a gelé toute la nuit ! Et pourtant, j’avais mis pantalon, chaussettes, chaussures, deux t)shirts dont un à manches longues, un pull, mon paréo. Mais ça caillait de façon hallucinante. Heureusement que j’étais fatiguée et qu’il y avait assez peu de gens pour avoir deux places pour soi, parce que sinon j’aurais passé une très mauvaise nuit.
Lundi 12 Octobre – Les rizières Ifugao
C’est là que les choses sérieuses commencent. Réveil en fanfare à l’arrivée à Banaue, on retrouve avec délice la chaleur de l’extérieur. Pas si chaud que ça d’ailleurs puisqu’on est en altitude par ici. Histoire de se réveiller et de se dégourdir les pattes, on refuse de prendre les moto)taxis qui nous proposent leurs services et on part à pied vers le centre ville. Heureusement pour nous, ça descend… Là, on se pose dans une pension et on prend le temps de petit déjeuner, tant pis pour les guides qui se proposent à nous, il faut d’abord notre dose de caféine matinale. Ensuite, direction « l’office de tourisme » où nous expliquons le parcours qu’on souhaite faire. Ouh la ! Apparemment on a les yeux plus gros que le ventre… ils nous proposent le même trek, mais sur deux jours. Bon, pourquoi pas, comme ça on dormira dans un village plus reculé que celui qu’on avait prévu. Le temps d’aller acheter de quoi déjeuner, s’abreuver et se protéger de la pluie (on ne sait jamais, et il ne faut pas oublier qu’on est en saison de typhons et qu’une grosse tempête a eu lieu dans le coin la semaine précédente) et on est partis.
La première partie du trek se fait…en moto ! Ou plutôt en moto avec une sorte de side car associé. Et on grimpe, on grimpe. Tout en haut, on s’arrête, et on admire. Des rizières en terrasse de folie qui s’offrent partout où se pose notre regard. Magnifique. Ensuite, c’est parti pour de la marche. On commence une grosse partie dans la forêt et heureusement pour nous, parce que le soleil matinal est assez féroce et l’abri des arbres bienvenu. Marche tranquille dans une végétation bien touffue, on engrange les kilomètres en papotant.
Une fois sortis de la forêt, c’est de nouveau un paysage de rizières en terrasse qui s’offre à nous. Des terrasses superbes, sur des pans de montagnes très escarpés, de chaque coté de la vallée. Un régal pour les yeux. On longe plus ou moins ces rizières par en haut, jusqu’à se retrouver ensuite en plein milieu, à les traverser sur des chemins bien étroits qui sepentent entre les parcelles.
On monte, on descend, on monte et on descend encore, c’est sans fin. Je ne sais pas sur combien de kilomètres s’étendent ces pans, mais c’est plus qu’impressionnant ! Et tout ceci ne sert qu’à nourrir la population locale, il n’y a aucune « exportation » vers d’autres parties des Philippines. Comme on a bien avancé sur la première partie, on prend notre temps et faisons de nombreuses pauses face à des points de vue à couper le souffle.
On arrive finalement a Cambulo, village où on va passer la nuit. Petite pension bien sympa, repas simple, mais accueil un peu distant. Du moins au début. Quand on se met dehors avec eux à squatter et discuter, ils deviennent tout de suite bien plus ouverts ! Et quand la guitare et la bouteille de GSM (un alcool de là-bas) sont sorties, ça y est, on passe une très bonne soirée à raconter n’importe quoi, faire des blagues, chanter. On ne connaît malheureusement pas les chansons qu’ils chantent, et pourtant la plupart sont américaines.
Mardi 13 Octobre – Toujours à travers les rizières
Réveil matinal, petit déjeuner à la pension, on passe à travers le village, notamment l’école dans la cour de laquelle s’entrainent des enfants pour un concours de danses et chants traditionnels. Petit moment de stress pour moi parce que comme d’habitude, j’avais dit que j’étais professeur d’anglais en école primaire, alors je redoute l’épreuve de la rencontre avec des enfants… mais en fait on en rentre pas dans les classes et repartons pour une ballade parmi les rizières encore une fois. On en prend toujours plein les yeux, on s’amuse sur ces petits chemins de terre, ces escaliers de pierre, sous un beau soleil. En début d’après midi, on quitte les rizières pour nous diriger vers la route, donc changement de décor et place à la foret. Et presqu’arrivés à destination, c’est le drame : la pluie débarque. En moins d’une minute on est trempés, c’est le branle bas de combat pour attraper nos vetements de pluie et se protéger. La dernière demi-heure de marche se fait donc sou la pluie, tant pis.
On arrive à la route, et là, étrange, pas de moto-taxi pour nous ramener. Pour patienter, on attend dans un café, mais c’est louche. Il finit par arriver et nous explique qu’il a été bloqué sur la route. On comprend très vite. La pluie a fait quelques dégats et de nombreux engins de chantier sont là pour déblayer les roches et la boue. Boue qui rend la route bien peu praticable d’ailleurs, on s’enfonce, le guide est obligé de descendre pour pousser le véhicule. Mais au moins on est au sec et après 1h de trajet, on arrive. Ah non, d’abord on tombe en panne. Donc faut réparer. Heureusement, ils sont doués en mécanique et c’est chose faite plutôt rapidement.
Ensuite, retour à la pension où on avait laissé nos sacs, place à une douche « chaude » (je vous laisse imaginer la froide qui devait être glaciale), un dîner et ensuite, on retrouve le frigo du bus qui nous ramène à Manille. Brrr. En plus cette fois, le bus est plein et on n’a qu’un siège chacun. Mais Cédric a une idée de génie (vue à l’aller mais impossible sur les sièges qu’on avait), en coinçant le rideau le long du plafond dans le compartiment à bagages, ça dévie le vent glacé de la clim et on a beaucoup moins froid. D’ailleurs tout le bus n’a pas tardé à l’imiter…