Jeudi 05 mars - À pied vers le refuge de la blanche
Cette fois on part sans raquettes, on aura retenu la leçon de la veille, si la piste est damée et la neige bonne, on s'en sort avec de bonnes chaussures de rando. On veut quand même prendre des bâtons mais impossible de trouver une boutique qui en loue une fois être passées à l'office de tourisme de St Véran. Tant pis, on sera plus légères aujourd'hui.
On quitte le village sous un soleil éclatant et pas l'ombre d'un nuage, ce changement par rapport à la veille fait bien plaisir. Il fait beau mais frais, on ne se retrouve pas en mode été comme précédemment. Le village disparaît derrière nous, accolé à sa montagne.
Tout est enneigé autour de nous, gare à ceux qui oublient leurs lunettes de soleil ! J'avais d'ailleurs acheté une paire le mardi car le masque de ski avec lequel j'étais venue était bien trop chaud, et j'ai bien apprécié cet achat pendant le reste de la semaine. Comme d'habitude on croise très peu de gens. En fait on ne "croise" personne (personne ne semble descendre du refuge ce matin-là), mais on dépasse plusieurs groupes de skieurs, en ski de fond ou ski de rando. C'est assez marrant d'ailleurs de leur passer devant à pied alors que eux galèrent avec leurs skis aux pieds.
On grimpe toujours, on finit par dépasser la chapelle Ste Élisabeth, puis une ancienne carrière de cuivre, puis une ancienne mine de marbre, et on atteint la chapelle de Cassus. Là-haut la qualité de la neige et de la piste change, elle est bien plus étroite et moins damée. Et surtout, ça caille ! Un vent glacé nous vient des montagnes, il ne faut pas laisser dépasser un bout de peau. On voit bien la neige qui s'envole par dessus les pics qui nous entourent, ça ne donne pas trop envie de partir traverser les cols.
Après la chapelle, c'est la dernière étape. On est dans un vallon tout blanc, la piste se devine au milieu, mais l'impression de marcher au milieu de nulle part est forte. C'est magnifique cette blancheur éclatante, avec les montagnes autour proches qui forment comme une barrière. On finit par apercevoir le refuge au fond de ce vallon, il n'y a plus qu'à tenir encore un peu sous le vent et on y est.
Le refuge est en fait très bien placé, il est à l'abri du vent. Ou du moins sa terrasse l'est, on peut alors boire une bière bien méritée sous le soleil. Et sur qui on tombe ? Nos voisins du gîte de nouveau ! On les voit descendre de la montagne en face, ils ont fini par passer le col depuis le refuge d'Agnel et ont passé la matinée à se balader de crête en crête pour rejoindre ce refuge. On les laisse à leur pique nique en terrasse pour manger à l'intérieur une fricassée de pommes de terres, poivrons, lardons, oignons et fromage, un délice après toute cette marche.
On repart un peu avant 14h, bien couvertes de nouveau pour retourner dans le froid du dehors. On oublierait presque qu'il fait froid quand on est au refuge. La descente se fait tranquillement, on croise plusieurs petits groupes, peut-être vont-ils dormir au refuge ? Même si cette ballade se fait sur un aller-retour, c'est tellement beau autour qu'on s'en fiche un peu.
Bilan de la journée : 18km à pieds !
Vendredi 06 mars - En raquettes vers le mont Viso
Pour cette dernière journée, on aura demandé conseils à notre logeuse (super sympa d'ailleurs, je recommande chaudement ce gîte et sa propriétaire, sans parler de sa cuisinière hors pair !), qui nous aura dirigées vers une ballade au fond de la vallée dans laquelle on avait fait du ski de fond le dimanche. On voulait faire des raquettes sur une boucle qui nous faisait passer sur des crêtes, mais la météo de la semaine a rendu la neige dire comme du béton là-haut et elle nous le déconseille. On partira donc du pont de l'Echalp où on avait fait demi-tour en ski, pour continuer en remontant la rivière.
La première partie de la ballade se fait en longeant la piste de ski nordique, à pieds donc, les raquettes sur le dos. La rivière est juste à côté, on avance rapidement car le dénivelé est quasi inexistant. Encore une fois la météo est au beau fixe, il commence même à faire chaud. On croise un traîneau tiré par des chiens sur le chemin, moins physique que notre ballade, il s'agit d'une femme et de son enfant emmitouflés dans le traîneau pendant que l'homme et la guide dirigent le traîneau debout. Ça doit être reposant mais je préfère la façon dont on l'a faite plus tôt dans la semaine.
On arrive au bout de la piste, au point s'appelant la roche écroulée. Je ne sais pas quand ni comment a eu lieu l'éboulement, mais il y a plusieurs gros blocs de pierre en plein milieu de la rivière, qui ont du dévaler les pentes. Notamment une pierre énorme qui donne son nom au lieu. On traverse la rivière et on se retrouve dans de la neige non damée, donc enfilage de raquettes, à se demander où se trouve le chemin à suivre... On suit une première trace, mais faisons demi-tour car en cul de sac. La seconde sera la bonne ! Ça monte abruptement, ça change de la première partie. On grimpe à travers la forêt, sur un passage vraiment très raide on apprend sur le tas à se servir des griffes à l'avant des raquettes, bien pratique pour ne pas se retrouver en bas de la pente. En haut, après tous ces efforts, la récompense est là. Une étendue de neige blanche parfaite, avec de la forêt autour, et au loin une vue sur le mont Viso.
Deux traces de raquettes partent de notre point, on opte pour celle du haut traversant l'étendue de neige. C'est effectivement bien joli, mais la fin de la trace pour rejoindre le chemin principal est bien compliqué, beaucoup trop raide à notre goût et en descente. On descendra cette portion à pieds, on ne maitrise pas encore parfaitement les raquettes sur ce genre de dénivelé. On traverse la rivière de nouveau, et après une courte montée on se retrouve sur un chemin plutôt large, damé plus ou moins. Mais d'où partait-il en bas ?? En tout cas on va le suivre à partir de maintenant.
On quitte nos raquettes pour continuer à pieds, les passages sur le chemin et les températures fraîches la nuit ont rendu la trace bien dure. On est seules, il fait maintenant bien chaud, on retrouve notre accoutrement de la montée vers Agnel : pantalon retroussé et manches relevées ! On est bien à l'abri du vent dans ce vallon devenu étroit, c'est vraiment très agréable de marcher le long de celui-ci. De part et d'autre se trouvent des montagnes qui montent à pic, mais le chemin ne monte pas trop, on continue tranquillement.
À chaque virage la vue qui se découvre est aussi jolie que la précédente, même si la neige se fait moins présente par endroits sur les pans montagneux. Le printemps approche... Le chemin se transforme petit à petit et on quitte la partie plus ou moins damée pour suivre un véritable sentier dans la neige. Sans les traces précédentes on aurait eu bien du mal à nous diriger (ce commentaire est valable sur n'importe quelle portion de raquettes qu'on a faite pendant la semaine), mais là ça va. On rechausse nos raquettes sur les derniers kilomètres car la chaleur ramollit la neige et ce n'est pas très agréable pour marcher à pieds.
La dernière portion est raide, on atteint le dénivelé final, ça se mérite ! Un petit passage sur une corniche qui nous crispe un peu (pas envie de se retrouver 100m plus bas), une dernière grimpette bien raide et on y est. Où ? Au belvédère du mont Viso ! On a une superbe vue dégagée sur cette montagne, avec un vallon en premier plan. On s'arrête là pour le pique nique, nos ventres crient famine après tous ces efforts et on apprécie le déjeuner.
On croise enfin les premiers touristes de la journée, ce sera quasiment les seuls. Comme d'habitude on peut compter sur les doigts des mains les personnes rencontrées pendant la journée. Personne ne semble poursuivre le chemin plus haut, jusqu'au refuge (fermé), la vue sur le mont Viso doit satisfaire tout le monde. On redescend, en confirmant que la décente en raquettes n'est vraiment pas innée, c'est bien plus facile de monter. On retraverse les paysages du matin, dans l'autre sens, c'est toujours aussi beau, mais lorsque le soleil passe derrière la montagne, la température chute et on se couvre bien de nouveau. Au moins on n'aura pas transporté nos manteaux pour rien.
On descend le long de la piste, puis lorsqu'on atteint le chemin un peu damé, on reste dessus et on atteint rapidement la roche écroulée par l'autre rive. Heureusement qu'on est passées de l'autre côté à l'aller, c'est bien plus joli et moins monotone que de ce côté. Par contre, pour rejoindre le parking on traverse la rivière pour rentrer à travers la forêt et non le long de la piste de ski nordique. Ça change un peu, même si cette dernière portion le long de la rivière nous aura paru tellement long. On sent la fin de la semaine, ces vacances n'auront pas été de tout repos.
Bilan de la journée : 13km en raquettes !