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22 mai 2009 5 22 /05 /mai /2009 03:19

Je vais commencer ce récit à partir de l’aéroport de Jakarta, lorsque notre fine équipée s’est retrouvée au complet, prête à s’envoler vers la Papouasie (rien que le nom fait rêver). Attention, je parle bien de Papouasie et non de Papouasie-Nouvelle-Guinée ! On reste donc en Indonésie.

Cédric (arrivé la veille) et moi arrivons donc à l’aéroport où nous attendent Lucas et François, fraîchement débarqués de leur vol international. Comme on a le temps et qu’il nous manque les billets du vol retour vers Balikpapan, on s’arrête au comptoir LionAir histoire de booker ces vols. Zut, le vol qu’on voulait réserver est annulé et du coup, il va peut-être être difficile de rentrer sur Balikpapan le vendredi soir comme on l’avait prévu. Le gars au comptoir cherche autre chose pour nous, quand d’un coup, j’entends « les passagers du vol LionAir en direction de Sorong sont priés d’embarquer ». Comment ça embarquer ? Faudrait d’abord qu’ils appellent pour le check-in, non ? Je demande innocemment au gars derrière son comptoir s’il s’agit bien de notre vol, et oui c’est le cas. Et les gens sont bien en train de monter dans l’avion. Euh… c’est possible de s’enregistrer là tout de suite maintenant ? Branle-bas de combat ! Après tout plein de sourires et d’airs désespérés, on obtient qu’ils nous enregistrent nous et nos bagages (les aura-t-on à l’arrivée à Jayapura après une correspondance à Makassar ??), ensuite, on file tout droit à l’avion (pas de file d’attente, on trace tout avec les gars de LionAir) et on embarque à peine en retard, il y a encore une petite dizaine de gens qui ne sont pas encore montés dans l’appareil. Ouf ! C’était moins une ! Et vive l’Indonésie et les Indonésiens trop sympas !

Lundi 20 Avril – Tracasseries administratives

Après deux vols et une nuit plus ou moins courte selon l’habileté de chacun à s’endormir en avion (autant dire que j’ai gagné haut la main le titre de marmotte en chef), on atterrit à Jayapura, non loin de la mer, d’un lac magnifique et de montagnes entre lesquelles passe notre avion. Nous y voilà !

Notre mission à peine débarqués : nous rendre au poste de police pour nous faire délivrer un papier nous autorisant à nous balader sur les terres papoues. Après nous être fait bien arnaquer par un chauffeur de bemo géant, puis avoir poireauter chez les flics un bon moment, on obtient ledit papier (et je suis proclamée chef de l’expédition !), on retourne à l’aéroport et prenons des billets pour nous rendre à Wamena dans l’après-midi. Il nous reste du temps pour qu’on s’occupe aussi de notre vol retour vers Balikpapan, puisqu’on n’a pas pu les prendre au départ de Jakarta… Un grand merci à Thomas qui nous a servi d’agence de voyage à distance et qui nous a dégotés un combo LionAir-Batavia-Garuda reliant Sorong-Makassar-Jakarta-Balikpapan pour qu’on puisse revenir sur Kalimantan en une seule journée.

Mais il est temps de laisser Jayapura et de nous envoler pour Wamena, le cœur de la Baliem Valley. On survole des forêts bien denses, des fleuves boueux, des montagnes écorchées… ça laisse rêveur. À peine débarqués, bien entendu on se fait harponner par des mecs, qui, comme par enchantement, s’avèrent être des guides lorsqu’on fouille un peu… ils ne nous lâchent pas la grappe, mais on finit par s’en défaire. Installation à l’hôtel puis direction le poste de police (et oui, encore !), il faut qu’on enregistre notre présence dans la ville. L’idée du séjour dans cette vallée, c’était de se dégoter un guide pour faire un trek de 4 jours dans les montagnes, afin de nous rendre au plus proche des villages traditionnels du coin en passant la nuit chez l’habitant. Quand on soumet cette idée aux policiers, ils nous expliquent que ça ne va pas être possible… il faut dire qu’en ce moment les alentours de Wamena sont le théâtre d’évènements terroristes pour cause d’élections et de volonté indépendantistes de quelques personnes. Il ne fait pas donc bon se balader partout, plusieurs personnes sont décédées dans les semaines précédentes. On part donc pour un programme de treks sur une journée, avec retour sur Wamena tous les soirs, tout en promettant aux flics qu’on repassera leur donner nos itinéraires pour être sûrs qu’il n’y ait pas de danger dans les zones choisies. Vous croyez qu’on y a remis les pieds dans ce poste ? Ben non… On est un peu insouciants dirons nous…

Fin de la journée avec un footing sous la pluie (histoire de ne pas être trop trempés), un dîner à l’hôtel, sans bière… et oui, Wamena est en zone « sèche » donc l’alcool y est interdit ! On a même du laisser à Jayapura le Ricard qu’avait ramené Lucas. Ne poussez pas de hauts cris, on le récupérera à notre retour là-bas. On décide ensuite en gros du programme du lendemain et il est temps de filer au lit. Ah non, avant il faut prendre une douche… et là ça se corse ! On a demandé les chambres les moins chères, donc sans clim (mais pas besoin vu qu’on est en zone montagneuse) et sans eau chaude. Et là par contre, c’est rude ! Il faut prendre son courage à deux mains pour se balancer la flotte dessus, l’eau ne se réchauffe pas vu qu’il ne fait pas assez chaud dans cette région. Mais j’y arrive, et après, dodo bien emmitouflée sous la couette !

Mardi 21 Avril – Rando au Nord

Heureusement qu’on avait vu large sur l’heure de réveil, parce qu’on n’est pas bien rapides tôt le matin… mais une fois notre mie/nasi (barrer la mention inutile) avalé, on file en direction du terminal des angkots. Je dis bien en direction, parce qu’en fait on ne sait pas exactement où il se situe ! On a à peine fait 100 mètres, que déjà on se retartine de crème solaire et on achète de l’eau. On va avoir bien chaud… À force de persévérance et de demande d’indications, on finit par tomber sur un carrefour où attendent plusieurs bémos, et par chance, l’un d’entre eux par vers le nord dans les 5 minutes qui suivent.

 

chap1 (1)


On se retrouve très vite entourés de cultures et de verdure, avec au loin les montagnes qui bordent la vallée de toutes parts. Mais alors qu’on est vraiment loin de tout, la route est dans un très bon état, et ça, ça m’épate ! Bref, on avait demandé au chauffeur de nous arrêter au village de Aikimu, ce qu’il fait, Heureusement d’ailleurs qu’on l’avait prévenu, parce qu’on ne se serait jamais rendu compte tout seuls qu’on avait atteint un village ! Il est en fait situé plus loin en contrebas de la route. Et hop ! on est partis pour une ballade de village en village.

 

chap1


Après seulement quelques centaines de mètres en direction du village, on se retrouve entourés pas une vingtaine d’enfants qui reviennent de l’école et rentrent chez eux (si je me rappelle bien, il devait être tout juste plus de midi, bande de petits veinards). Quelques adultes les accompagnent, et l’un d’entre eux nous demande si on veut voir une momie. Ben… oui !! Ça fait partie des choses qu’on s’est promises de voir dans cette vallée. On fait quelques centaines de mètres et nous retrouvons devant un mini-village (ou une école et quelques autres huttes ? je n’ai pas tout saisi). Ensuite, plusieurs enfants pénètrent dans une hutte et en ressortent ensuite avec plus ou moins de facilité mais surtout une chaise en bois sur laquelle se trouve une momie en position assise. Ou plutôt recroquevillée sur elle-même. La chair est devenue noire mais on peut toujours voir les détails du corps (dents, cheveux…). C’est bluffant.

 

chap1 (2)

 

chap1 (3)


On n’en revient pas d’être tombés sur cette momie sans même l’avoir cherchée, dès le premier jour de balade en Baliem, on pensait devoir lutter pour en dénicher une. On repart ensuite, et comme le groupe d’enfants se dirige en direction des villages qui sont sur notre feuille de route, on les suit. On traverse de grands espaces cultivés, sous le soleil, avec toujours cette ribambelle de petits papous qui courent partout. À un moment pourtant nos chemins diffèrent et nous les laissons donc rejoindre leur domicile, tandis que deux des adultes se proposent de nous montrer la route jusqu’aux villages voisins. Pourquoi pas ? Nous voilà donc accompagnés de Sylvanus, un Papou bien sympathique de 30-40 ans, ainsi que d’un de ses amis (parents ?) qui lui a un âge bien avancé (et plus beaucoup de dents). Les deux se baladent pieds nus mais sont fringants et sûrs d’eux en toute situation.

 

chap1 (7)
Ils nous mènent donc de village en village, et nous font admirer leur album photo que leur ont offert des touristes allemands venus quelques années plus tôt passer un séjour lors des festivals d’août, on a été super diplomates, on ne leur a pas dit qu’on s’en fichait royalement de leur album. Par contre, ça nous a montré que lors des festivals d’août, ça a l’air beaucoup plus facile de se mêler à la population autochtone… mais bon, on ne choisit pas toujours de son emploi du temps.

Bref. On repart en direction d’un autre village qu’on aperçoit au loin, avec à notre droite, une colline/falaise (ce mot double n’existe pas mais vous voyez ce que je veux dire ?) qui nous donne bien envie d’y grimper. Mais pour cela, il faut trouver un passage… heureusement, on a nos deux guides improvisés ! Ils nous dégottent de suite un chemin qui grimpe à l’assaut de cette falaise. Arrivés presqu’en haut, ils nous recommandent de ne plus faire aucun bruit, vu que si on se fait prendre par les gens qui habitent dans le coin, ils risquent de ne pas être contents de croiser des bules sur leurs terres… glups. Donc silence radio. En haut, c’est un panorama magnifique sur tous les environs qu’on découvre.

 

chap1 (4)

 

chap1 (5)
On en profite pour faire une pause, mais des nuages menaçants approchant, on préfère écourter ce moment de détente et penser à la descente. Et c’est là que ça devient marrant… parce qu’effectivement, il se met à pluvioter, ce qui rend les roches sur lesquelles on passe très glissantes. Donc on met un certain temps à retrouver le bas de la colline, mais on y arrive. Ensuite, on retrouve nos chemins de terre habituels, toujours au milieu de plantations diverses, dont celles de koteka. Ce fruit, une fois vidé et séché, sert de vêtement strictement minimal à la population masculine papoue vivant selon les vieilles traditions… Ça ne vous dit rien ? Une photo vaut mieux qu’un long discours.

 

chap1 (6)
Ensuite, on retrouve la route prise à l’aller plus vers le nord. J’oubliais ! Sur le chemin, à un moment il a fallu qu’on traverse une rivière sur un pont plutôt artisanal dirais-je. Certains auront eu plus de mal que d’autres à traverser… (non, je ne balance pas !)

Retour donc sur la route, au lieu d’attendre le bemo de retour bêtement sur le bas-côté, on la suit un moment en remontant vers le nord, jusqu’à ce que la pluie devienne réellement gênante. Ensuite, retour de nuit avec le bémo, direction : manger !!!! On n’a rien avalé depuis le petit-dej et nos ventres crient famine !

On avait demandé la veille au gérant de l’hôtel s’il ne connaissait pas quelqu’un qui pourrait nous servir de guide sur plusieurs jours d’affilée (on n’a pas mis notre idée de trek prolongé à la poubelle), et du coup le soir, un papou nous attend pour nous proposer son package. Je ne vais pas m’étendre sur ce moment, parce que rien que d’y penser, je me sens bouillir d’énervement… ce @# ?!* de mec nous proposait un trek de 2.5 jours pour la rondelette somme de 10 millions de roupies !! Ce qui représente tout de même 700 euros. Et quand on connaît le prix de la vie en Indonésie (même si c’est plus cher en Irian Jaya), ça énerve un chouilla. Surtout qu’il n’a rien voulu négocier. Du coup, on l’a viré fissa et on a décidé de nous débrouiller tous seuls pour la suite du trip.

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commentaires

C
La suite! la suite! (N'oublie pas de parler de l'épisode des saucisson aussi!)
Répondre
C
<br /> t'inquiete, je risque pas d'oublier...<br /> <br /> <br />