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2 octobre 2015 5 02 /10 /octobre /2015 10:11

Dimanche 2 août - En route vers la côte

On se réveille en pleine forme, rien à voir avec la nuit de la veille. On en profite même pour faire un vrai petit déjeuner, posés au campement. Et après, on est reparti pour de la route ! On commence par traverser des paysages similaires à la veille, des plaines avec quelques arbres et des buissons et touffes d'herbes avec des montagnes en arrière plan.

Puis, tout change. La route qui jusqu'ici était rectiligne se retrouve sinueuse. Ça monte, ça descend, ça tourne dans tous les sens. Autour de nous une multitudes de petites collines, à certains moments complètement rondes, et d'autres plus escarpées, comme tranchées dans la roche. On traverse un paysage lunaire, avec plusieurs canyons, à sec en cette saison. Il faut faire un effort d'imagination pour se les visualiser remplis d'eau dévalant parmi ses courbes.

Après cela, on retrouve la plaine, cette fois complètement plate, sans montagne dans le lointain. A l'horizon on voit juste que le ciel semble plus sombre vers là où on se dirige. Peu avant l'arrivée à Walvis Bay sur la côte, nos ventres crient famine et on s'arrête au milieu de nulle part pour un pique nique.

Plus on s'approche de la côte, plus le ciel s'assombrit. Cela forme comme une grande barrière au dessus de l'horizon comme si un tsunami nous fonçait dessus, ou une tempête de sable, comme dans Interstellar. Juste avant de rentrer sous ces nuages, on laisse sur notre droite la dune 7, énorme dune de sable jaune, ça change du désert précédent. On aperçoit aussi tout plein de flamands roses mais une mouette agressive m'empêche de m'approcher trop.

Une fois dans la ville, il fait gris et frais. Plus de soleil, on se demande si c'est comme ça tout l'hiver. Voire toute l'année ? On prend nos marques à la guesthouse (Oyster Box), puis on file en direction de Swakopmund, grande ville côtière. On n'avait pas compte sur le fait que le dimanche tout est fermé, donc on en profite pour faire de la logistique : courses et plein d'essence. Après ça, on reprend la route vers l'est, et au bout de quelques kilomètres on retrouve le soleil avec grand plaisir. On coupe à travers le désert de sable, en direction du Moon Landscape. En fait il fait un permis pour parcourir cette route, mais les offices de tourisme étaient fermés. On s'en approche au maximum puis on se gare avant la zone à permis. Déjà de là on a un bon aperçu de ce fameux paysage lunaire, c'est très étrange sachant que devant et derrière cette zone de 3 kilomètres de large et une dizaine de long, s'étend le désert de sable tout plat.

La nuit allant tomber, on repart en direction de Walvis Bay. On longe la dune 7 aperçue à l'arrivée, en fait elle fait quasiment 30km de long ! On retourne dans la grisaille et le froid de la côte... Il y a pas mal de flamants roses et de pélicans dans la baie face à l'hôtel, un peu bruyants mais jolis. On passe la soirée dans un hôtel restaurant voisin, le seul ouvert qu'aient déniché les gens de notre guest. On ne rigole pas avec le jour du seigneur dans le coin...

 

Lundi 3 août - À travers le Damaraland

Petit déjeuner à la guest après une excellente nuit dans leurs confortables lits. Toujours la grisaille, j'espère quand même que cette brume s'estompe de temps en temps. On longe la côte vers le nord, donc le début de la journée se passe sous les nuages et le crachin, à travers un paysage désolé de plaines de sable avec quelques touffes de verdure. Les plages ne donnent pas envie d'y glandouiller ni de se baigner, et de toute façon l'eau ne dépasse jamais les 15 degrés. On fait une pause au niveau de l'épave du Zeila. Avec la météo ambiante, parfait pour une atmosphère oppressante.

On finit par bifurquer vers le nord est, et donc par retrouver enfin le soleil. Une longue traversée de ce même type de paysage plat et morne, avant de traverser de nouveau des routes plus sinueuses et vallonnées, avec des paysages un peu plus variés.

Et puis on arrive enfin au Damaraland, et là, tout change. Des collines de cailloux et rochers empilés, des arbres verts partout, c'est superbe. On est à l'affût, on guette le moindre bosquet, le plus petit espace entre les arbres et les cailloux, espérant apercevoir un éléphant du désert, voire un rhinocéros. Mais on aura beau ouvrir l'œil, on ne verra pas ces animaux.

On atteint le lodge du soir, mais on repart aussitôt, d'abord pour une pause déjeuner non loin. Cadre très joli, mais un peu gâché par les mouches et moucherons qui nous ont adoptés en 2 minutes. On mange en bataillant contre eux, mais ils remportent la bataille et on finit par quitter les lieux très vite.

Direction le site de Twyvelfontein. On se retrouve à suivre Tecla, notre guide dans ces lieux. Elle vient de la région, et ici les gens ont une façon étrange de parler, un mélange de langue "normale" et de sons claqués avec la langue et les joues, c'est étonnant de les entendre converser entre eux. On n'est pas au stade du bushman des dieux sont tombés sur la tête, mais ça y fait penser. On la suit donc à travers les sentiers du site, sous une chaleur de plus en plus difficile, surtout que le lieu est protégé du vent.

La particularité du site est qu'il contient de nombreuses roches sur lesquelles des bushmen ont gravé des dessins il y a plusieurs milliers d'année. Ces dessins représentent des animaux de la région, girafes, éléphants, rhinocéros, oryx, et auraient été gravés pour enseigner la chasse et les lieux propices à celle-ci.

On déambule entre ces rochers, les dessins sont vraiment bien faits et bien conservés, et les paysages alentours ne gâchent rien. Par contre la chaleur nous tape sur la tête, c'est pénible. Au retour on s'arrête à la buvette boire une boisson fraîche et regarder les différents animaux qui rodent dans le coin.

Ensuite on va voir 2 autres particularités du coin, tout d'abord l'orgue naturel taillé dans la roche par les changements de température faisant craqueler les pierres. C'est bien mais pas fou, on pense d'ailleurs au début qu'on s'est trompé d'endroit et je me retrouve à escalader une colline pour voir si derrière se cache quelque chose de plus impressionnant. La vue est impressionnante, mais à part ça rien de plus. On est bien au bon endroit.

On continue la route, pour aller voir la burned mountain. Alors oui, la couleur noire et l'absence de végétation fait croire à un incendie passé, mais bof quoi. On se met même à suivre une jeep avec un guide pour voir s'il n'emmène pas ses touristes voir un autre point de vue, mais non.

On est déçu de ces 2 dernières visites et on préfère rentrer au camp. Sur la route on est tellement pressés de voir des animaux qu'on prend un troupeau de vaches pour... des lions... On récupère nos tentes car oui, cette fois on dort en tente mais pas les nôtres. Il s'agit de tentes permanentes dans lesquelles il y a même des lits, et la salle de bains est à ciel ouvert, sympa. Une colonie de singes a élu domicile sur la colline juste derrière les tentes, il ne faudra pas laisser trainer des affaires dehors. On part vers la rivière asséchée en bas du campement, à la recherche d'éléphants. Pas de bol, on n'en verra pas par contre on aura vu plein de traces de pattes d'éléphants. Et pour cause, la veille ils sont 24 à être passés par là ! Tant pis pour nous.

Après une douche dehors, on se retrouve à l'accueil pour dîner. Pas de jeu de cartes ce soir, on file direct au lit. Direct ? Non, avec Yohan il nous aura d'abord fallu nous battre contre une araignée bien grosse qui se baladait sur la toile de tente, en mode "elle est où ?", "elle a bougé bordel", "mais éclaire là !", "allez j'y vais", "et si elle me saute dessus ?", "et si on se barrait plutôt ?", brrrr...

 

Mardi 4 août - toujours plus au nord

Nuit agitée, les singes ont braillé une partie de la nuit. Un bon petit déjeuner nous remet d'aplomb et après un dernier passage dans la rivière asséchée (toujours bredouilles), on est prêt à repartir. On est toujours dans le Damaraland, donc on commence par parcourir les mêmes paysages d'étendues couvertes d'arbres sur lesquelles sont disséminées des collines pyramidales de pierres orangées.

On s'arrête ensuite dans un lieu atypique, la forêt pétrifiée. Il y a fort fort longtemps (des centaines de milliers, voire millions, on a un peu oublié, ah si le lonely planet nous rappelle que c'était 260 millions d'années), des arbres sont tombés et ont été emportés par des crues énormes jusqu'ici. Depuis ils se sont transformés en pierres. Il y a plein de petits bout de bois pétrifié, mais aussi et surtout des troncs immenses, entiers préservés.

Sur certains on peut encore voir les nervures du bois, l'écorce ou les ergots des anciennes branches. Le site est protégé depuis quelques décennies, et est laissé tel quel : pas de fouilles, donc on ne connaît pas vraiment le nombre d erronés No leur longueur exacte vu qu'ils sont pour la plupart à demi enterrés. Mais le plus long fait plus de 45m ! On voit aussi des plantes typiques de la Namibie, qui ont un nom imprononçable.

De retour dans la voiture, on traverse cette fois des paysages sans grand intérêt. Alors on avance sans s'arrêter. Sauf à Outjo où on en profite pour faire le plein, vérifier la pression des pneus et laver les vitres. Et aussi quelques courses. Puis on repart en ligne droite, direction Etosha. Ca ne vous dit sûrement rien, mais là bas on est sur de voir les animaux tant recherchés partout, il s'agit d'un immense parc naturel. D'ailleurs en chemin, avant même d'avoir atteint les portes principales, on voit des girafes ! Cachées par les broussailles, mais c'est de bon augure.

On rejoint notre emplacement de camping, déjeuner rapide et on remonte en voiture, il faut profiter de cette fin d'après-midi pour partir à la recherche des animaux sauvages. En cette saison sèche, pour en voir au max, il faut viser les points d'eau. Alors on va aux points d'eau ! On croise un nombre impressionnant de springboks, qui se fondent dans ce paysage désertique.

Au premier point d'eau, déception, il n'y a rien (y a-t-il même de l'eau ?). Pas grave, on repart. Et dans le lointain, en plein milieu d'une plaine immense sans végétation, ne serait-ce pas des girafes ? Mais oui ! Et encore plus loin, des éléphants qui soulèvent plein de poussière en avançant. Dommage qu'ils soient tous si loin, mais on est remonté à bloc pour en chercher de nouveau.

On atteint un second point d'eau, et cette fois on est servi. Des troupeaux entiers de gnous sont là, à se prélasser au soleil. Il y a également des springboks, ils sont décidément partout.

On repart à travers la plaine qu'on longeait auparavant, en direction d'un autre point d'eau. Plus d'une dizaine de kilomètres au milieu de rien. Rien ? Mais si, on croise une groupe de gnous, en rang d'oignons le long de la route. Au loin plusieurs groupes de girafes qui se baladent. Par contre on a perdu le groupe des éléphants.

Le point d'eau suivant est aussi décevant que le premier, mais on va continuer notre boucle jusqu'au campement. On est toujours entourés de springboks, mais finalement on arrive presque à faire abstraction de ceux-ci. Au détour d'une zone un peu plus boisée, on aperçoit 2 girafes, majestueuses. Finalement c'est peut être pas aux points d'eau qu'on va voir le plus d'animaux.

On fait un petit détour avant de rentrer, le soleil commence a décliner et les lumières sur la savane sont belles. On se rend à un point de vue sur l'Etosha pan, un ancien lac complètement asséché, sur lequel il n'y a quasiment aucune végétation. Sa surface représente presque la moitié du parc.

De retour au campement, on gare la voiture sur notre emplacement et on file directement vers le point d'eau du camping. Et oui, un point d'eau en plein camping, et les veinards ayant réservé un chalet ont vue directement dessus. A notre arrivée, surprise, 2 éléphants et une girafe sont en train de boire. On reste là jusqu'à ce que la lumière décline.

 

Ensuite, le rituel du soir : on monte les tentes, douche, puis barbecue. Avec 2 t-bone steaks énormes, on a de quoi faire. Et après ça ? On retourne au point d'eau ! Il est éclairé pendant la nuit. Spectacle impressionnant, des éléphants sont là, des girafes aussi. On a tout juste le temps de voir filer un rhinocéros.

Les girafes finissent par partir elles aussi, et les voilà remplacées par un troupeau d'éléphants ! 16 au total, des adultes mais aussi des éléphanteaux. Ca se chamaille, ça s'étire et surtout ça boit, dans tous les cas on reste enchantés à les regarder. C'est le froid qui nous fera finalement retourner vers nos tentes.

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