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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 14:00

Lundi 10 octobre - toujours plus au sud

Réveil encore et toujours matinal, direction les toilettes situées plus loin dans le village. Surprise : il a neigé dans la nuit ! Ça donne un aspect tranquille et endormi (ou peut-être le fait qu'il est 7h...). On a confirmation qu'il a fait bien froid dans la nuit, la bouteille d'eau laissée dans la voiture est devenue glaçon...

On petit déjeune à base de porridge (...) et c'est reparti pour de la jeep. De nouveau un peu de 4x4 pour retrouver la route principale (Pamir Highway) qu'on quitte très vite pour nous diriger plein sud. La route devient bien moins praticable d'un coup mais on y passe plutôt tranquille avec notre bolide. A partir de cette intersection, c'est simple, on ne croisera personne sur la route à part les militaires en faction et des gens qui guident leur troupeau jusqu'à Khargush, et encore. Les paysages deviennent encore plus secs et caillouteux qu'avant, cette absence de gens n'est donc pas étonnante. Au début, on ne fait que monter, encore une fois. Très rapidement, il fait beaucoup moins froid qu'à Bulunkul (il faut dire que ce village est connu comme le plus froid du Tadjikistan !), le soleil brille, on en profite pour faire de nombreuses pauses, et c'est pas du luxe dans la jeep qui saute dans tous les sens. On profite du silence, total. On se croirait presque dans un film dont on aurait coupé le son. Et à un moment, on atteint la neige !

Tadjikistan-Pamir (1)

Tadjikistan-Pamir (2)

Tadjikistan-Pamir (3)

On continue un moment sur le plateau en hauteur (on passe un col à 4300m), seuls au monde. C'est top. Histoire de se réchauffer un peu, on se balade du côté d'un lac, très certainement le Chokor Kul mais je n'en suis pas sûre. Il fait tellement calme à l'extérieur que les montagnes en face se reflètent dedans. Il faut dire aussi qu'il est gelé... Dommage car il donne envie de piquer une tête dedans !

Tadjikistan-Pamir (4)

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Une fois le col passé, on redescend (en fait on a passé notre temps à monter vers des cols, redescendre dans la vallée pour remonter vers un autre col pendant ces vacances, et dire qu'on a croisé des touristes en vélo du côté du Kirghizstan...). Derrière au loin, on voit quoi ? Des montagnes, gagné ! Mais pas n'importe lesquelles, celles-là sont dans le pays voisin, l'Afghanistan. Oui, je sais, avant de partir, j'avais dit qu'on ne s'approcherait pas de cette frontière. En fait on va la longer pendant près de 300km à partir de maintenant ! Et oui, car non content de voir les montagnes au loin, en fait en redescendant on atteint une rivière. Et de l'autre côté, l'Afghanistan !

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On voit même des Afghans... En fait on en verra plein, mais je n'ai pas osé prendre de photos.

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Après un passage par un poste de vérification de visas histoire de vérifier qu'on ait bien le droit d'être là, on reprend la route. Sur notre droite, un mur de montagnes tadjikes, sur notre gauche la rivière et les montagnes du pays voisin. Les paysages traversés varient rapidement. La rivière est parfois encaissée dans des canyons, parfois découverte. On s'amuse à jeter des cailloux sur la berge en face. Pour être tout à fait franche, Cédric y arrive, moi non, faut que je m'entraîne...

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Mais toujours autour on voit des paysages majestueux. On se balade de temps en temps, en se demandant si c'est sûr. Il faut dire qu'après avoir lu que par endroits il reste des mines au niveau de la frontière afghane, ça me foutait une peu les boules ! Mais vu que des troupeaux passent et repassent par là, no soucy. Et ça aurait été dommage de se priver, certains endroits étaient juste à couper le souffle.

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En fait la route longe la rivière, et donc ses méandres changements de dénivelé. Ce qui donne lieu parfois à des vues sur les routes qu'on va prendre, qui semblent toujours bien étroites vues de loin... Ça a du être un sacré chantier de les construire, et maintenant de les maintenir en état. Du côté afghan, c'est pire ! La route est de temps en temps coupée par des éboulis et semble bien frêle. Les seules personnes que nous voyons sont à pied (mais où se dirigent-elles ??), à cheval, à dos d'âne ou de chameau ! Pas de voiture en revanche.

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On longe toujours la rivière, qui s'élargit petit à petit, et s'enfonce bien plus bas que nous. On devine au loin la vallée immense qui va en découler. En fait on ne regarde pas trop la vallée en elle-même, on cherche désespérément un fort en ruine indiqué sur nos guides. On finit par tomber dessus tout de même. Il faut dire qu'il était indiqué par un panneau sur le bord de la route ! Va-t-on retrouver des touristes ?... Pour rejoindre ce fort, on doit marcher un petit bout, mais ça va. En fait le fort en lui-même n'est pas terrible car vraiment en ruines, mais son positionnement entourés par trois falaises est optimal et on a une belle vue sur la vallée de là-haut.

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Le retour à la voiture est plus épique, on se trompe de chemin, on meurt de chaud, on tombe sur un mur, on finit par l'escalader sous le regard médusé des chèvres, on est crevés. Ce doit être le contrecoup de la voiture, de l'altitude, ou je ne sais quoi, mais on est complètement HS. Après ça, on rejoint la ville de Lagan en rejoignant la vallée, qu'on traverse rapidement. Ça a l'air plutôt sympa comme village. Vu qu'on est maintenant à côté de l'eau et que l'espace est grand, on voit plein de champs autour de nous, ça change des cailloux de la montagne. On devait se faire une marche de 50min à flanc de montagne pour atteindre un fort plus loin, mais on laisse tomber en se disant qu'on est trop morts.

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On poursuit notre route dans le fond de la vallée, cette fois on croise des gens un peu partout, en très grande majorité à pieds. Beaucoup d'arbres, de champs, de troupeaux. Ça change ! On atteint un autre village où on s'arrête pour déjeuner. Il serait temps, il doit être presque 15h. Vu que notre chauffeur nous explique je ne sais quoi sur le fait qu'il doit revenir en arrière pour aller chez un pote récupérer un truc pas loin, on va faire un tour dans le village. D'autant que le lonely nous parle de stupas bouddhistes aux alentours. On est censé traverser le village, puis la rivière. Mouais. Pas de pont. Du courant. Pas de gué. Super. Des gens nous font des signes, on ne comprend pas. On finit par suivre un gamin qui nous fait grimper une pente bien casse gueule, pour atteindre la stupa. Je m'attendais à voir une statue de bouddha... En fait une sorte de pyramide en pierre, qui surplombe la vallée. La vue est sympa de là-haut.

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Autour, des grottes dans les montagnes. On se demande si c'est dans ce genre de caverne que s'est planté Ben Laden pendant un moment... Redescente encore plus casse gueule que la montée. On retourne sur la route pour retrouver notre chauffeur, qui of course, n'est pas là. On l'attend. Encore. Et encore. Limite on se dit que si ça se trouve il s'est barré sans nous. Il arrive finalement presque une heure après, avec des explications pas très claires sur le pourquoi de son retard. Bref, on reprend la route, direction un autre fort en ruine. On galère un peu à le trouver, mais on trouve l'intersection et on prend une route bien défoncée qui monte abruptement à flanc de montagne. En haut, on trouve le fort : le Fort Yamchun.

Tadjikistan-Pamir (27)

Pour l'atteindre, on est repartis en mode escalade à l'arrache. Vraiment à l'arrache cette fois, on manque se vautrer un bon nombre de fois. Mais on y arrive, chacun par un chemin différent. Cette fois, pas de déception, le fort est certes en ruine, mais on retrouve quand même les murs, des semblants de tour. Et la cadre est superbe. Avec en plus le soleil qui commence à être bas sur l'horizon, c'est magnifique. On prend notre temps là-haut, et on retrouve ensuite notre chauffeur mort de rire de nous avoir vu déraper de partout... Il faut dire qu'au retour, on a trouvé un chemin bien plus praticable qu'à l'aller !

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Tadjikistan-Pamir

On hésite à dormir dans des thermes qui sont non loin, et finalement on reprend la route, on veut avancer ce jour-là. Le but de base, dormir à Ishkashim, qui sera le point le plus au sud de notre voyage. Sauf qu'en route, la nuit tombe. À priori pas de problème. Sauf que la batterie de la jeep est plus que limite et que les phares ne tiennent que 3 secondes quand on les enclenche ! J'ai droit à de nombreuses frayeurs, mais on finit par trouver un village et squatter chez des gens rencontrés sur le bord de la route.

 

Mardi 11 octobre - last day in Pamir

Réveil, petit dej, débarbouillage au pichet d'eau dehors et nous voilà repartis. De jour c'est quand même plus agréable. Sur la route, on croise plein de champs, de gens, d'enfants toujours habillés sur leur 31 pour aller à l'école, de troupeaux divers et variés.

Tadjikistan-Ishkashim-Khorog (4)

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Tadjikistan-Ishkashim-Khorog (2)

La veille on avait prévu de finir la journée à la forteresse Khaaka, mais on avait du s'arrêter avant. Du coup, ça sera notre première visite de la journée. Cette fois, on ne veut pas se faire avoir en grimpant n'importe où, donc on cherche un chemin d'accès facile pour monter là-haut mais on ne trouve rien. Donc on monte pile en face du panneau indiquant le fort. Aïe. Casse-gueule encore une fois. En haut c'est même bien chaud. Mais on y arrive, et surprise, il n'est pas si en ruine que ça. On longe les remparts, on est tout seul, c'est cool. Seuls ? Ah non en fait. La partie supérieure du fort est occupée par l'armée tadjike ! Qui à grands signes de bras nous font comprendre qu'on n'est pas les bienvenus... Alors on s'éclipse, ni vu ni connu. On finit quand même de longer les remparts et on tombe sur... un escalier ! Les fourbes ! Ils ont mis le panneau à l’exact opposé de celui-ci !

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On longe toujours la rivière, l’Afghanistan est toujours derrière, il ya de plus en plus de gens. À un moment, en s'arrêtant faire une pause photos, il y a même deux types qui nous jettent des cailloux ! On devait bien être à 100m à vol d’oiseau mais ça nous a bien fait rire. Les paysages sont un peu moins secs encore, il fait presque chaud, et les zones cultivées alternent de part et d'autre de la rivière.

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On est censé voir d'autres trucs sur la route comme une mine de rubis (je crois) mais on ne voit rien. On rate aussi un fort du côté afghan. Pas grave, on en a plein à se mettre sous les yeux ! On traverse Ishkashim, la ville la plus au sud avant de remonter vers le nord, toujours à côté du pays voisin. La route n'est pas vraiment plus praticable comme on l'aurait pensé, mais on se débrouille bien avec notre 4x4 et notre super chauffeur.

Tadjikistan-Ishkashim-Khorog

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Les villages afghans de l'autre côté sont magnifiques, très ordonnés, très propres. Impressionnant. Les murs et les maisons sont construites à base des cailloux ramassés sur les surface planes qui deviennent ensuite des champs ! Et comme c'est la fin de la saison chaude, les jardins sont plein à craquer de foin et certains tas dépassent de loin la taille des maisons.

Tadjikistan-Ishkashim-Khorog (11)

Après ça, on atteint Khorog, la "capitale" du Pamir. On cherche une voiture pour partir directement vers Dushanbe, mais on capitule après plusieurs heures d'attente et de marchandage, il faudra revenir le lendemain matin pour profiter des taxis collectifs. La ville en elle-même n'est pas terrible, on choisit un hôtel pas trop mal pour pouvoir enfin prendre une douche ! Et bien en fait il nous faudra patienter jusque tard dans la soirée pour en profiter, le ballon était vide... Mais ce que ça fait du bien !

 

Mercredi 12 octobre - un jour sans fin

Réveil ultra matinal, 5:30. Pourquoi ? Pour être sûr de monter dans la première voiture en direction de la capitale. Première galère : Cédric perd son porte-feuille, il le retrouve dans la chambre d'hôtel en revenant sur ses pas, pendant ce temps-là, je fais "ami-ami" avec une bande de chiens errants. Ensuite, c'est parti pour l'attente. En fait on est les premiers voyageurs arrivés, sont avec nous deux chauffeurs et leur voiture. Pas facile de comprendre le fonctionnement des Tadjiks, mais en gros, c'est la première voiture pleine qui décolle. Sauf que pour remplir une voiture il faut 7 passagers. Et que quand les gens arrivent, au lieu de s'installer voiture par voiture, ils s'installent place par place : d'abord celle de devant qui est la plus confortable, ensuite les fenêtres et après le reste. Du coup, c'est à 10h qu'on finit par quitter le parking, et à 11h qu'on sort de la ville après un changement de batterie et des galères avec l'un des passagers boulet.

C'est parti. Pour 13h de route. Bien évidemment, on est dans le coffre, avec zéro place pour les jambes. On a souffert je peux vous dire. En plus on s'attendait à ce que la route soit nickel. Que dalle. La première partie est pas terrible, ensuite c'est de pire en pire. Certes c'est superbe autour de nous, sauf qu'on ne fait presque aucune pause. Les jambes hurlent, on n'en peut plus, et il faut encore ajouter à cela le fait qu'il faut traverser des montagnes, donc un col à passer, donc des précipices à coté de la route. Je peux vous dire que quand à chaque virage de ma place il est possible de voir le fond de la vallée, ça fait flipper. On regarde nos photos histoire de ne pas rester fixer sur la conduite du chauffeur !

On finit par arriver à Dushanbe sur les coups de 22h. Dilemme : on cherche un hôtel pour la nuit ou on se fait un bon resto et on attend à l'aéroport ? Sachant que notre vol décolle à 5:20. Ça sera resto ! Première partie de soirée sympa, bonne bouffe locale. Après, ça va être plus dur : un monde fou à l'aéroport, impossible d'enregistrer nos sacs avant 3h, pas de place assise, du bruit. On finit par squatter au premier étage sur un banc devant les bureaux des officiels (militaires ?). Le jeu, ne pas croiser leur regard quand ils passent, sinon ils vont nous demander de redescendre. On tient jusqu'à l'enregistrement, j'arrive même à piquer du nez.

Enregistrement ok, passage de la douane pas ok : on met plus d'une heure parce que rien n'est indiqué, que tout le monde passe devant tout le monde, et que of course, le guichet qu'on a choisi accepte tous les passeports sauf ceux en direction d'Istanbul ! On arrive en salle d'embarquement, encore de l'attente. On monte dans l'avion bien en retard et on décolle bien plus tard pour je ne sais quelle cause. Pfiou, quelle journée ! Au-revoir Tadjikistan, on aurait bien aimé partir direct du Pamir et ne pas vivre ces 24h... Et après, Istanbul mais ça sera l'objet d'un autre article !

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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 18:09

Samedi 8 octobre - byebye Kirghizstan, welcome Tadjikistan
 
Osh ne nous réussit pas vraiment, et ça se confirme : mon chargeur de téléphone crame dans une prise et suite à une coupure internet le booking qu'on essaie de faire pour Istanbul ne fonctionne pas... mais on finit par quitter cette ville qui nous ferait presque repenser à la spirale de la loose. À 10h. Alors qu'on avait prévu de partir à 6h. Mais le chauffeur en ayant décidé autrement, il faut bien faire avec. Du coup, embouteillages en sortant de la ville. Mais rapidement, on se retrouve à grande vitesse (soit 60km/h) sur des routes bien goudronnées. Des flics tous les kilomètres, mais avec notre plaque tadjike, on passe tranquille. Les paysages dans le coin sont surtout constitués de cultures. On avance bien jusqu'à un petit resto routier où on mage de la soupe au mouton.

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (1)

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (4)

On repart, et cette fois ça rigole moins, on commence à grimper. Le futé décrivait la route comme un enfer, en fait c'est plutôt pas mal, route large, personne à croiser, c'est tranquille. Impressionnant quand même les investissements qu'ils peuvent faire dans leurs infrastructures routières. On atteint Sary Tash qui marque le croisement des routes qui vont vers la Chine, le Tadjikistan ou continuent vers l'ouest du Kirghizstan.

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (3)

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Nous, on continue tout droit, direction le Tadjikistan ! À partir de là, c'est simple, plus aucune voiture sur la route. Rien. Nada. Personne. Mieux vaut ne pas tomber en panne... On traverse une vallée immense, avec au loin devant la barrière des montagnes tadjikes, et au loin derrière la barrière des montagnes kirghizes qu'on vient de traverser.

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Au fond de la vallée, un poste frontière : on quitte le Kirghizstan. Mais on ne rentre pas tout de suite au Tadjikistan, le poste frontière du second pays est bien plus loin ! On commence l'ascension des montagnes, tout en suivant la frontière chinoise. En fait pas vraiment la frontière, mais la limite du no man's land délimitant les 10km avec la frontière voisine. Compliqué d'ailleurs de quitter le pays. Ce n'est pas un mais trois bureaux par lesquels il faut passer. Ah non, finalement que deux, il n'y a personne dans le troisième... En fait je dis on mais c'est notre chauffeur qui s'en occupe !

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (8)

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (9)

Les montagnes autour sont impressionnantes, presque hostiles. Il faut dire qu'elles culminent à plus de 7000m! Nous on grimpe, on grimpe, jusqu'au col. Pas 7000m, mais tout de même 4200m, presque aussi haut que le Mont Blanc ! Ce doit être psychologique, mais on se sent bizarres à la montée... En haut, on perd de vue le Kyrghyzstan, et pour nous accueillir au Tadjikistan, une sculpture.

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (10)

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (11)

Après, ce sont les joies administratives d'un poste frontière. Encore plusieurs bureaux, des papiers à signer. Evidemment je n'existe pas, donc c'est Cédric qui remplit mes papiers, sauf la signature (ouf). Pauvres mecs qui se gèlent là-haut, ah oui j'ai oublié de préciser mais ça caille sévère. On finit par passer, mais pas sans y laisser quelques plumes : on hérite d'un passager. Difficile de dire non entourés par des mecs à la mine patibulaire loin de tout...
 
On continue parce qu'on n'est pas encore arrivés. Dommage pour nous, la nuit tombe doucement et on perd de vue petit à petit les montagnes alentour. On arrive quand même jusqu'au lac de Karak Kul pour les dernières photos de la journée.

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (12)

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (13)

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan (14)

Ensuite, ne reste plus qu'à tenir face au froid qui tombe. Ça caille dans la voiture. D'ailleurs dehors il neige quand on passe le col de 4800m (4800!!!)  J'ai de la chance à l'avant, le moteur chauffe un peu par moments. Cédric par contre en bave à l'arrière.. C'est en voulant changer de chaussures qu'il remarque un truc : il n'en a plus qu'une ! On s'est dit ensuite qu'il avait du laisser sa deuxième chaussure de rando dans la voiture qui nous a emmenés à Jalal-Abad... Quand je vous disais que la spirale de la loose nous avait rattrapés ce jour-là ! On atteint Murghab vers 23h, le chauffeur nous accueille chez lui, on mange et au lit ! Avant ça on se prend bien la tête avec lui, mais au final on arrive à presque se mettre d'accord sur le planning des jours suivants : il restera notre chauffeur pendant 3 jours et nous laissera à Khorog.

Kyrgyhyzstan-Tadjikistan

Dimanche 9 octobre - Bulunkul ? No !!! (yes ?...)
 
Petit dej frugal (thé et pain) exactement ce qu'il nous fallait. Il faut dire que sa femme et ses enfants filles n'étant pas là, personne ne fait la cuisine. La veille, il avait demandé à une de ses filles vivant dans le coin de venir pour qu'on puisse manger un bout ! Ensuite, prise de tête once again pour les mêmes raisons que la veille : il ne comprend pas ce qu'on veut de lui. Il est têtu ce garçon ! On lui donne des exemples de ce qu’on veut faire et se braque sur un nom de lieu où on lui a proposé de dormir : Bulunkul. Ce qui donne lieu à des « Bulunkul, no ! No Bulunkul » assez fréquents. On se rend compte au bout d’un moment que ce qui lui fait peur n’est pas de ne pas être payé pour ces extras kilomètres (d’ailleurs il essaie de nous avoir sur la distance supplémentaire…) mais c’est la crainte de manquer d’essence en chemin qui le rebute. Apparemment, on ne trouvera pas d’essence sur notre chemin avant l’arrivée à Ishkashim, autant dire presque à la fin du périple dans le Pamir. On tombe d’accord sur l’achat d’un jerrican avant de partir.

Tadjikistan-Murghab-Bulunkul (1)

Mais ce n’est pas fini… Après ça, il nous emmène voir une nana qui parle anglais, pour qu’on lui réexplique tout et qu’il s’assure d’avoir bien tout compris. Zen, il faut rester zen… On remonte dans la voiture pour cette fois la mission de trouver de l’essence. Notre chauffeur fait le tour de la ville et de ses connaissances, frappe aux portes, parle avec plein de gens qui le renvoient vers d’autres personnes. Mais rien, on finit bredouille. C’est là qu’il se dirige vers… la station service « officielle » ! Zen, il faut rester zen… Pas bien aux normes de sécurité d’ailleurs cette station. Il s’agit en fait d’un bidon duquel sort un flexible avec lequel on remplit tout ce qu’on trouve, jerricans, bouteilles pour ensuite transvaser dans le réservoir. Le tout bien évidemment avec la clope au bec. Oui oui, juste au-dessus de l’essence qui coule ! Gloups. Finalement pas de jerrican supplémentaire, celui qu’il avait déjà dans le coffre semble lui suffire.


Et enfin, on est partis, on laisse Murghab (alias le centre du monde du Pamir dixit le con de l'agence de voyage de Osh - on se demande comment on se serait débrouillés si on n'avait pas pu garder le même chauffeur...) derrière nous. Au début on longe tranquillement la rivière qui passe par là, puis on prend de la hauteur. Et c'est superbe. On fait un peu la course poursuite avec des enfants à vélo (à vélo ! à plus de 3000m d'altitude, sur des routes de montagne !), vu le temps qu'on passe à s'arrêter sur le bord de la route pour faire des photos et se dégourdir les jambes.

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C'est très étrange de regarder les paysages traversés, parce que ça change du tout au tout très rapidement. On enchaîne les montagnes qui nous bordent, plus ou moins arides, mais de temps en temps, c'est comme si la terre s'ouvrait et on tombe sur des crevasses, voire des canyons. Du coup on se prend des bons changements de dénivelé avec la voiture.

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On atteint finalement un plateau tout plat (ça doit être pour ça qu'on l'appelle un plateau) immense. Les murs de montagne sont vraiment loin de chaque côté de la route et il n'y a rien, je parle de végétation, de roches ou d'êtres vivants, nulle part. Enfin si, au bord des montagnes on devine des regroupements de maisons et des troupeaux, mais rien de proche. Ah si. À un endroit se trouve un énorme rocher, tout seul, perdu sur le plateau. Chatyr Tash est le nom de ce rocher. Ni une, ni deux, on s'arrête et on part à l'assaut. En fait le plateau est vraiment grand parce que ce n'est pas tout prêt pour atteindre le bas du rocher... après ça, petite partie d'escalade sans trop de peine, et nous voilà en haut, perdus au milieu de rien.

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On reprend la voiture pour continuer sur la Pamir Highway, et on croise un groupe de motards. Ou plutôt un groupe de gens avec une seule moto. En panne. Ne pas chercher à comprendre comment ils sont arrivés là, mais ils ont une bonne tête ces locaux ! On continue donc à traverser ce plateau jusqu'à arriver à Ak-Balyk, où on a décidé qu'on mangerait du poisson. Marre du mouton ! Sauf que le chauffeur nous explique que du poissons il n'y en a que les jeudi et vendredi (??). Et effectivement, ce qu'on comprend être la réserve habituelle de poissons est vide, mais pas moins jolie.

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On demande quand même s'il est possible de manger, et on se retrouve avec dans notre assiette du poisson séché frit, ce qui n'était pas vraiment notre idée de poisson frais grillé... Mais on l'a voulu, on l'a eu ! On a pu goûter de la crème de yack aussi, super bonne. À l'extérieur, des toilettes. J'ai oublié de vous parler des toilettes tadjikes... tout un programme. Une fosse creusée dans la terre, soutenue par je ne sais quoi, des planches qui entourent un trou, et c'est tout. Oui oui, vraiment tout, pas de papier ni même d'eau ! Beurk. Les toilettes du "resto" sont exactement de ce type, pas très ragoutantes, par contre la vue qu'on a de cet endroit est vraiment sympa.

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On arrive ensuite à Alichour, là où à la base on voulait passer la nuit. Sauf qu'il est encore un peu tôt et qu'on décide de pousser jusqu'à Bulunkul (rappelez vous, Bulunkul NO ! Et bien on l'aura fait !). En fait notre vrai but est de monter jusqu'au lac de Yashil Kul qui se trouve en hauteur du village. On laisse donc Alichour sur la route, ainsi que la guesthouse avec hot shower qui nous faisait de l'oeil... Tant pis pour la douche ! Parce qu'au Tadjikistan, c'est comme au Kirghizstan, toujours pas de douche chez l'habitant. Bref, on continue. Un peu plus loin on croise le lac Sassyk Kul. Décision prise de rejoindre le bord à pied, c'est pas loin. Erreur. Certes c'est pas loin, mais c'est marécageux ! Ou plutôt, les berges sont composées de mottes de terre avec des herbes entrecoupées de trous plus ou moins profonds (certains TRÈS profonds) remplis d'eau. Ça donne lieu à des fous rires et des sauts de cabris pour rejoindre le lac. Mais on y arrive. La récompense arrivés là ? Oui c'est joli, mais surtout ça pue ! Aucune idée d'où ça vient, mais c'est connu en fait, le nom du lac veut dire le-lac-qui-pue...

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On reprend la voiture, passons devant un autre lac, mais on ne s'arrête pas cette fois. On quitte ensuite la route principale pour nous diriger vers Bulunkul. Le chauffeur s'amuse comme un fou et nous fait quitter la route pour passer en mode 4x4 qui passe partout. On voit le village au loin, mais on fait un détour vers un lac proche. Cette fois, le chauffeur vient avec nous pour atteindre les berges, mais c'est un échec. Impossible de traverser la zone marécageuse, on est obligés de contourner toute la zone pour atteindre le lac par un autre côté.

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Ensuite, on rejoint Bulunkul et on cherche où dormir. C'est chose faite dans un homestay où on est accueillis avec le traditionnel thé. Et après, toujours un peu de soleil, on décide de faire un tour. On traverse un troupeau de yacks sur une route qui ne mène à priori nulle part. Ça caille sévère. Cette route monte un peu, du coup on a une belle vue sur le village et un petit lac en contrebas au moment où le soleil rosit le ciel.

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D'un coup, révélation : mais cette route ne serait pas celle qui mène vers le lac de Yashil Kul ? Allez go, on y va ! Nous voilà à grimper cette route qui monte de plus en plus, en cherchant à chaque virage à voir le lac sous nous. Mais rien, on grimpe, pas de lac, la route monte encore, le soleil descend. On voit bien à un moment que le soleil se couche, il n'y a plus de lumière sur les montagnes derrière, mais on continue, on ne va pas s'arrêter en si bon chemin. On monte, plus vite, on continue, et enfin, au détour d'un virage, on le voit. En fait on le devine, il n'y a vraiment plus beaucoup de lumière. Mais ça valait le coup !

Tadjikistan-Murghab-Bulunkul

Retour au village dans la nuit noire, nos hôtes ne croient qu'on est montés que lorsqu'on leur montre nos photos... Et là, le chauffeur qui sort un "mais j'aurais pu vous emmener". What ??? Il se fout de nous ou quoi ? Bref, dîner frugal, dodo.

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 18:26

 

 

Mercredi 5 octobre - à dada sur mon bidet, suite

Plusieurs réveils dans la nuit : panique, il pleut à torrents ! Ah non, c'est juste la rivière proche. Au matin, en fait il pleut. Pas à verse, mais quand même. Petit dej morose, on va galérer sur nos chevaux... Grace au langage des signes, on finit par comprendre qu'on partira quand la pluie aura cessé. Au moment de boucler les sacs, le guide m'entraine dehors et me montre quelque chose au loin. Je ne comprends pas... Et d'un coup : MAIS IL NEIGE LÀ-HAUT !!! Et pas qu'un peu, les nuages sont noirs et bien menaçants. Du coup on hésite longuement sur la tenue appropriée : la veille on a eu bien chaud, et sur un cheval on fait quelques efforts, mais il neige. Bon, on verra bien !

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On finit par quitter les yourtes en milieu de matinée, la pluie a enfin cessé, direction les nuages de neige en face. Ça monte tranquille au début, mais mon cheval ne veut toujours pas avancer, donc de nouveau me voilà encordée. On laisse le campement en bas et on monte, on monte. En haut du premier col, on atteint les premières neiges et on a une dernière vue sur les montagnes derrière.

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La seconde partie est plus difficile : de la neige et ça grimpe sévère. Les chevaux se prennent les pieds (?) dans les cailloux mais on continue de monter. Je me pèle le cul. Excusez l'expression mais j'avais vraiment froid, j'en tremblais sur mon cheval. Mes petits gants (achetés pour faire des footings l'hiver... Mais pourquoi je n'ai pas pris ceux de ski???) ne suffisaient pas à réchauffer mes doigts et je me maudissais d'avoir des pulls et sous-pulls à proximité dans mon sac mais hors de portée. J'oubliais, on a failli tous y passer aussi quand mon cheval a décide de passer à droite d'un rocher alors que le guide était parti à gauche. Je vous rappelle qu'on était encordés... Cédric juste sous nous a cru qu'on allait lui tomber dessus ! Mais non, on finit par atteindre le sommet.

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Ça vous donne froid ces photos, non ? Notre guide était comme un gosse, il voulait qu'on se balance des boules de neige alors que j'avais déjà les doigts congelés. Après cette pause au milieu de nulle part, on entame la descente. Moins pentue qu'à l'aller, mais cette fois bien glissante. Mon cheval me donne même l'impression de faire du ski de temps en temps ! Plus on descend, moins il y a de neige et plus la température "remonte". On atteint finalement le fond d'une vallée où coule une rivière, et on peut même apercevoir le but de notre voyage au loin. Time for a pic nic !

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On s'est encore une fois bien caillés pour manger. Mais après ça, le ciel s'est dégagé et on a pu rejoindre les berges du lac avec le soleil.

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On a longé le lac Song Köl pendant un long moment, nos chevaux étaient tout motivés et trottaient gaiement pour le plus grand bonheur de mes fesses et cuisses... On a croisé quelques yourtes en chemin (n'importe quoi les infos du CBT de Bishkek), des chèvres, des chiens, mais pas âme qui vive. Notre campement consistait cette fois en un regroupement de 4 yourtes et d'une tente. Vues les traces au sol c'est plus d'une quinzaine de yourtes qu'il devait y avoir en saison. Comme d'habitude on commence par un gouter de bienvenue.

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Ensuite on explore le coin. A pied cette fois, les chevaux sont fourbus et devront faire le chemin du retour en une seule fois le lendemain. On commence par rejoindre les berges du lac en remontant une digue naturelle qui s'enfonce dans les eaux. Magnifique, le vent déclenche des vagues, l'eau est bien bleue, les montagnes en fond bien enneigées.

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Comme on a froid et qu'il reste encore quelques temps avant que la nuit tombe, on part cette fois dans la direction opposée, vers la colline derrière les yourtes. Colline en fait bien plus éloignée qu'on ne le pensait. Mais ça fait du bien de marcher, le soleil nous donnerait presque chaud. En fait derrière la colline il y a... Un faux plat et une autre colline. Alors on s'arrête là et on observe le campement au loin devant le lac.

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Le soir, le froid revient encore plus fort. On mange cette fois une sorte de soupe aux raviolis à la viande pas dégueux du tout. Et quand le soleil a disparu, difficile de tenir dehors, même avec toutes les sous-couches possibles. C'est surtout le vent qui est traitre. Heureusement qu'il y a un petit poêle dans la yourte !

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Kyrghyzstan-Song-Köl

Jeudi 6 octobre - en jeep maintenant

Réveil difficile suite à une nuit difficile, il a vraiment fait froid. On se fait presque tirer du lit par les gens car ils ont besoin qu'on vide notre yourte pour la démonter. Pendant qu'on petit déjeune ils mettent tout dehors et on assiste ensuite au démontage de la yourte : ils enlèvent d'abord les peaux de mouton qui faisaient office de mur/tapisserie, ensuite c'est au tour des montants du toit qui sont enlevés un par un jusqu'à pouvoir démonter le cercle central qui soutenait le tout, et pour finir les murs sont repliés (vous voyez les dessous de plats de grand-mères qui se déplient avec des losanges ? Pareil) et tadam ! Plus de yourte ! On profite pendant ce temps là du soleil qui est revenu, le vent s'est calmé, le lac est calme.

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Arrive le chauffeur qui doit nous amener jusque Naryn pour qu'on y passe la nuit. En réfléchissant un peu avec Cédric, on se dit que ça désir peut être mieux de s'avancer pour la route du lendemain qui est bien longue et on s'arrange (moyennant finance) pour qu'il nous emmène jusque Kazarman. C'est en gros plein sud comparé au lac alors que Naryn est à l'est, et c'est surtout à mi-chemin de Osh où on doit absolument être le lendemain soir si on veut passer la frontière le samedi. On décolle sur des pistes bringuebalantes et on dit adieu au lac.

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On en fait tout le tour jusqu'à la rive sud puis on attaque la barrière montagneuse. On grimpe sec à travers des pentes sèches et caillouteuses et arrivés en haut on tombe sur un panorama très boisé.

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Et dans la descente, on rigole moins. Il est sympa le chauffeur, mais sa jeep est une automatique et ça ne rassure pas sur l'utilisation du frein moteur dans les descentes sèches. Surtout qu'il a des réactions assez soudaines mais tardives sur l'état de la route. On arrive quand même en bas sans encombre, et ne nous reste plus qu'à rejoindre la route principale en traversant une vallée plate à perte de vue.

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On fait le plein et on se dirige vers l'ouest sur la grande route. On se met à croiser quelques voitures, on en avait oublié qu'ils conduisaient à droite dans ce pays ! Il faut dire que la place du volant dépendaient des voiture dans lesquelles on montait... Les alentours sont toujours superbes, avec tout d'abord la traversée de la vallée bordée de montagnes, puis la montée d'un col. La vue d'en haut mérite une petite pause. Notre chauffeur en profite aussi pour prier, il aurait tort de ne pas profiter du panorama !

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On continue encore à  monter un peu jusqu'au col proprement dit et on a un aperçu de ce qui nous attend ensuite : des virages en épingle à cheveux à n'en plus finir...
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La descente de l'autre côté est encore une fois assez épique avec quelques frayeurs quand le chauffeur décide de prendre des raccourcis qu'on ne voit pas de la route. Mais il a l'air de connaître et s'amuse de nos réactions. Après cette journée de voiture à être secoués dans tous les sens on est contents d'arriver à Kazerman, même si le village ne fait pas rêver. Le chauffeur nous entraîne vers une maison de la ville, où nous accueille une petite avec un téléphone portable et sa mère au bout du fil qui nous dit qu'elle arrive et qu'on peut dormir chez elle. On patiente dans une pièce à la décoration toujours douteuse... Elle finit par arriver, nous explique qu'on va dormir là, dîner, petit-déjeuner, qu'elle s'occupe de nous appeler un taxi pour nous rendre à Jal-Alabad le lendemain matin à 6h. Et surtout, surtout, qu'on va pouvoir prendre une DOUCHE CHAUDE. Soirée tranquille là-bas, on aurait bien aimé partir se balader et boire une mousse quelque part, mais comme on ne sait jamais les horaires de ce qui est prévu, on reste là, on patiente et on martyrise le chien de la maison qui ressemble à un mini-ballon couvert de poils.
 
Vendredi 7 octobre - dernier jour au Kirghizstan
 
Une journée qui commence mal : on s'embrouille avec la femme qui nous accueille et le chauffeur de taxi. Vu qu'il est seul et qu'il a bien compris qu'on voulait partir super tôt, il nous propose un prix faramineux pour la course voulue. On négocie, mais il part dans des explications foireuses (le tout traduit par la femme car le mec ne parle pas anglais, et bien evidemment elle se garde de nous aider à négocier se mettant plutôt dans le camp du gars). On touche le grand n'importe quoi quand il nous explique qu'il y a énormément de neige et que c'est super dangereux mais qu'il a une voiture qui consomme qui est top et que ça va aller. On lui dit de ne pas nous prendre des débiles, de la neige, s'il y en a eu il y a 2 jours elle a fondu depuis. Oui mais il reste de la boue (sic). On veut lui faire le deal suivant : s'il y a de la neige, on paye 3500, sinon seulement 3000. Il refuse et on finit par payer 3300. Franchement s'il était si sûr de ça qu'il y avait de la neige, pourquoi ne pas accepter notre deal ?
 
On se retrouve avec une vieille jeep russe pas du tout confortable. En plus il ne fait pas beau. Les nuages sont bas, il y a presque de la bruine, il fait frais. Du coup, on ne profite pas du paysage et on roule sans s'arrêter. On atteint enfin la montée vers le fameux col-plein-de-neige. On monte, toujours pas de neige, en revanche il fait bien plus froid, le vent est glacial. Et juste avant d'atteindre les nuages, on croise une voiture en panne sur la route : une voiture dont un pneu a explosé. Impossible d'utiliser la roue de secour qui est dans el même état. Et les mecs à l'intérieur, ça fait 10h qu'ils attendent de croiser une voiture. 10h ?!? Ils ont du mourir de froid pendnat la nuit ! On embarque leur roue dans le coffre, le taxi leur en ramènera une nouvelle ensuite. On les laisse là et on continue, cette fois dans les nuages. C'est simple, on ne voit rien. On voit quand même qu'il n'y a pas de neige sur la route... On passe le col en flippant de tomber dans le ravin.
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On finit par redescendre sous les nuages, et même retrouver une route correcte. En fait on rejoint la route principale qui relie Bishkek à Jalal-Abad. Là-bas, petite galère avec le chauffeur qui ne semble pas nous comprendre quand on lui dit qu'on veut aller à la gare routière. Après un échec on y arrive enfin, ne reste plus qu'à prendre un minibus, monter dedans et faire la route jusque Osh. Là-bas, on opte pour ce qui semble être un bon hôtel dans nos guides. Mouais. Certes il y a le wifi mais les douches sont communes et le confort juste ce qu'il faut.
 
On pose nos sacs, et la galère de l'organisation commence : on doit absolument trouver un transport pour être à Murghab au Tadjikistan le lendemain soir. À l'accueil de l'hôtel on nous donne des numéros de gens/agences susceptibles de nous aider. Suite à un quiproquo d'appels, on se retrouve avec deux interlocuteurs différents en même temps au téléphone, qu'à cela ne tienne, on négociera avec les deux en même temps, Cédric avec l'un moi avec l'autre ! La nana de l'hôtel hallucine complètement. Cédric se retrouve dans une agence de tourisme non loin, moi je négocie avec un gars dans le hall.
Kyrgyhzstan-Osh
Je ne vous fais pas l'historique des négociations, mais on se prend beaucoup la tête et on finit par prendre la voiture proposée par mon gars, sans gérer d'avance la location d'une voiture pour notre séjour au Tadjikistan. On verra sur place, tant pis pour notre envie d'un véhicule clé en main. On a perdu dans l'histoire l'après midi prévue pour visiter la ville et surtout le bazar réputé. Tant pis, on aura juste eu la chance de tomber sur une manifestation communiste sous la statue géante de Lénine.
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25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 18:16

Dimanche 2 octobre - capitale kirghize

On arrive à Bishkek à 2h du matin, après avoir récupéré nos bagages et passé la frontière sans soucis, on négocie un taxi pour l'hôtel réservé. Arrivés la bas, problème : il y a en fait deux hôtels du meme nom et on est bien évidemment dans le mauvais. La spirale de la loose serait-elle encore active ? C'est finalement vers 5h du mat qu'on finit par s'écrouler dans nos lits. Enfin. Au réveil, mauvaise surprise : Cédric ne trouve plus son lonely planet... après enquête il l'avait laissé dans le premier hôtel ! Du coup, on commence la journée par retourner là-bas à pied (merci le sifflet boussole) et ensuite, direction le centre pour se balader. Surprise : il y a des gens partout. Des arbres aussi. En fait on a été impressionnés par cette ville, très aérée, très calme, très verte, très agréable en fait. Avec vue sur les montagnes qui plus est.

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On en profite aussi pour faire un tour au musée national de la ville. Très très chouette même si tout était écrit en cyrillique. Surtout le premier étage consacré... au communisme ! Des statues de bronze magistrales représentant des scènes de meetings politiques, de travail, de vies quotidiennes. Le tout grandeur nature, sous des plafonds entièrement peints eux aussi. Et à l'extérieur, une immense statue de Lénine.

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La journée se poursuit, le soir commence à tomber, il y a toujours du monde de partout. On fait un tour dans un parc du centre ville, il y a du théâtre de rue, des groupes de musique, des gens qui font des discours (ou de la poésie ? de toute façon on ne comprenait rien). On finit par se poser sur une terrasse pour boire un verre et plus tard manger. Et quand on ressort, il fait nuit noire, et il ya toujours du monde. Je vous rappelle qu'on est dimanche ! Il y a même un set de DJ en plein centre de la grande place qui s'est installé pendant notre absence, avec des enceintes géantes et plein de gens qui dansent autour. Une ville qui donne envie d'y rester un peu plus longtemps !

Lundi 3 octobre - spirale de la loose or not ???

Mais non, on a quelque chose de prévu. Enfin prévu... Disons qu'on veut toujours faire ce fameux trek pour rejoindre le lac de Song Köl et que ce n'est pas le mail de la CBT de Bishkek qui va nous en empêcher ! On y va quand même et on verra bien sur place. Pour cela première étape : direction Balytchy en minibus. Aucun souci, je dors pendant tout le trajet, on s'éloigne de la ville pour s'enfoncer dans la campagne. Les paysages laissent présager d'un beau séjour.
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C'est en fait la ville par laquelle il faut passer pour rejoindre les berges du lac Issyk Kul, LE lac du Kirghizstan. Saug que nous on n'y va pas, trop obvious voyons ! On cherche un taxi collectif pour nous rendre à Kochkor, ville de base pour préparer des treks du coté du lac de Song Köl, là on on veut aller. Des gens semblent y aller, on fait l'erreur de mettre nos sacs dans le coffre. Après ça, impossible de négocier, en fait personne ne veut y aller vers cette ville. Enfin si, un couple y va, la nana nous le dit mais son mec ne veut pas avoir de problème avec les gens de notre voiture. On finit par s'énerver et sortir nos sacs pour finir dans une autre voiture d'un gars qui a du copieusement se faire insulter !

On arrive enfin à Kochkor, direction l'antenne locale du CBT, heureusement ouvert. Là, une nana qui parle bien anglais et nous organise en deux-deux exactement le trip qu'on voulait : deux jours de cheval pour atteindre le lac, dernière journée tranquille sur les berges et voiture jusqu'à la ville de Naryn pour finir. On a juste le temps de déjeuner, boire une bière et on est parti. Une petite voiture sur les routes bringuebalantes. On atteint Kyzart en milieu d'aprem et faisons la connaissance de nos hôtes pour la nuit. En guise d'accueil on a droit à quoi ? Un déjeuner ! Si on avait su on n'aurait pas mangé... On se force du coup.
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Ensuite, on prend la poudre d'escampette pour découvrir les environs. Traversée du village, on croise des écoliers qui rentrent chez eux. Leur uniforme ? Costard pour les mecs, jupe/collants/chemisier pour les nanas, très mignon tout ça ! Of course pas de photos, je n'arrive toujours pas à prendre des gens. On atteint ensuite la limite avec des champs et pâturages qui commencent. Plein de vaches et de chevaux qui paissent tranquillement. On ne sait pas trop où on va mais on y va ! Traversée d'une rivière, on passe à coté du cimetière (superbes tombes d'ailleurs), on monte une colline (trop crevés arrivés en haut... On pète la forme...) et surtout on admire les alentours avec la lumière du soleil bas à l'horizon.


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Retour vers le homestay ensuite (aie pour les chaussures qui prennent l'eau à la traversée du cours d'eau) pour quoi ? Diner ! Sauf qu'on n'a pas faim du tout mais qu'on n'ose pas les vexer. La solution ? Un sac congélation dans lequel on a planqué la bouffe ! Ça nous servira pour le déjeuner du lendemain... Et ensuite, au lit, ça pèle dans la maison mais on a des bons sacs de couchage. La déco intérieure est assez intéressante, avec des tapis partout par terre et sur les murs, mais les choix des motifs sont parfois douteux...

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Kyrghyzstan-Kochkor-Kyzart

Mardi 4 octobre - à dada sur mon bidet

Au réveil, la crainte de la veille se confirme : pas de salle de bains ici. Du coup ça sera débarbouillage dehors devant un petit lavabo. Ensuite on fait la rencontre de nos montures et du guide qui nous accompagnera. Pendant un moment on a eu peur que ce soit l'homme de la guesthouse, on aurait eu l'air malin avec nos pâtes dans le sac plastique ! Départ du trip, direction le chemin qu'on a suivi la veille en longeant la rivière.

On est parti pour s'enfoncer dans la vallée. Sur le chemin, on croise beaucoup de troupeaux, des bergers, des chiens de berger (qui terrorisent le cheval de Cédric)... Plutôt tranquille pour moi, mon cheval est tellement une tête de mule gourmande qu'il ne pense qu'à bouffer et du coup une partie de la matinée je suis reliée au guide par une corde et n'ai pas grand chose à faire à part admirer les paysages.


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Il fait super beau et chaud, je regrette même de ne pas pouvoir me mettre en short sur le cheval. On avance plutôt bien, jamais assez vite pour notre guide qui n'aime pas qu'on ne suive pas directement ses traces et son rythme. On finit par atteindre le campement de yourtes au bord d'une rivière au fond d'une vallée.


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C'est le début de l'après midi, parfait pour casser la croute avec les pâtes de la veille et le pain des locaux. On boit du thé comme toujours et on remarque certaines habitudes qui semblent partagées par les gens du pays : on mange du pain à table, beaucoup, et surtout se trouvent disposées tout plein de coupelles remplies de confiture ou sucre pour mélanger au thé si envie.


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Après un repos bien mérité, on repart en duo avec Cédric et nos chevaux pour arpenter le coin. Sur la route, on croise un chien qui ne nous quittera plus d'un pouce ! C'est toujours très beau, il fait toujours bon. On grimpe sur un pan de la vallée, puis on redescend, traversons la rivière et montons l'autre pan.


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Le soir, on glande autour des yourtes en hallucinant sur le comportement du gamin avec les animaux : peur de rien, il monte à cheval, "joue" avec les chiens (jeu comprenant une chaîne...). On avait déjà vu des gosses qui s'acharnaient sur un veau trois fois plus gros qu'eux, je me dis que j'ai l'air maline avec mon appréhension de tout ce qui a quatre pattes... Je me lance ensuite dans un lavage dans la rivière : glagla mais ça fait du bien ! Diner dans la yourte, puis dodo, on partage l'une des yourtes avec le guide : au sol des couvertures épaisses en guise de matelas, et autant voire plus de couvertures pour avoir chaud ! Parce que la température chute bien vite dès que le soleil se cache, on ne fait pas long feu dehors.

 

Kyrghyzstan-Kyzart (14)

Kyrghyzstan-Kyzart

Kyrghyzstan-Kyzart (15)

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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 18:10

On les avait méritées ces vacances ! Les galères se sont enchainées les unes après les autres, on se serait cru dans un film :
- Cédric perd sa carte bleue
- l'ambassade du Tadjikistan ne trouve pas les passeports que je lui ai envoyés depuis une semaine et le mec au téléphone ne reconnait pas le nom de la personne qui a signé le bordereau de réception
- DHL perd les passeports à J-2 du départ
- les numéros d'hôtel de la capitale du LP sont faux et les gens raccrochent quand on parle anglais
- je perds ma carte bleue à J-1
- à H-6 on reçoit un mail d'une assoce kirghize qui nous dit que la saison touristique est finie et qu'on ne pourra pas faire le trek prévu le lundi (la seule chose qu'on ait "prévue")

Bref, la loose. On se dit meme qu'on est maudits et qu'on ne partira jamais.

Mais, à force d'y croire :
- à H-12 Cédric récupère une nouvelle carte bleue qui fonctionne
- à H-12 je récupère nos passeports avec les visas (un grand merci à mon big boss!!! Et sans rentrer dans les détails c'est pas du tout DHL qui avait égaré les documents...)

Et c'est donc samedi midi qu'on décolle pour deux semaines en Asie centrale. Ouf !

Comme personne ne semble connaitre (ou du moins maitriser) la géographie de ces deux pays, voici une petite carte des lieux. En bleu/violet notre itinéraire à travers le Kirghizstan et le Tadjikistan (orthographe variable sur les encyclopédies...). Avec et sans relief, juste pour vous donner une idée des kilomètres et du dénivelé parcourus.

 

carte-Tadjikistan-Khirgizstan

 

carte-Tadjikistan-Khirgizstan-relief

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