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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 18:35

Mercredi 22 Septembre – premiers pas en Amazonie

Réveil matinal, il faut absolument qu’on trouve un guide pour aller crapahuter dans la jungle amazonienne. Parce que là, à Puerto Ayacucho, on ne se rend pas vraiment compte qu’on y est, en Amazonie ! Comme d’habitude, le bureau d’une agence de guides est fermé, il est trop tôt. On marche dans la ville pour passer le temps, à la recherche d’un endroit pour petit-déjeuner. On finit par se poser dans un restau à arepas typique, avec que des mecs qui viennent pour casser la croûte. Un genre de PMU local en fait, sans le verre de vin rouge et les courses de chevaux. Ça fait bien passer le temps, et en revenant vers l’agence qui était fermée, on cherche une autre agence indiquée dans le LP. Impossible de mettre la main dessus, donc on repart à la première. Qui est toujours fermée. Ça devient agaçant. Un voisin qui nous voit galérer vient à notre aide et appelle le gérant.

Celui-ci arrive un peu plus tard, et pour la première fois du voyage, voilà un Vénézuélien qui parle parfaitement anglais ! Comme ça on va pouvoir arrêter un moment de se prendre la tête à tenter de traduire en espagnol… On lui explique notre cas : on vient d’arriver, on veut aller dans la jungle le jour même et on doit revenir 2 jours plus tard pour prendre un bus qui nous ramènera à Caracas de nuit. Peut-il nous organiser quelque chose au pied levé ? Oui ! Branle-bas de combat, il y a plein de choses à préparer : faire nos sacs à l’hôtel, passer chez le gérant déposer les affaires qu’on ne prendra pas avec nous dans la jungle, faire les courses (ça c’est le gars qui s’en charge, nous pendant ce temps-là on déjeune), passer au terminal de bus acheter nos billets de retour, et ensuite en route vers l’intérieur des terres. On sort vite de la ville et les paysages qui défilent sont encore complètement différents de ce qu’on a pu voir jusqu’à présent : végétation très dense, et surtout plein de rochers noirs de type volcanique qui sont éparpillés partout.

On arrive dans un village aux couleurs bleues (il y a des élections nationales le dimanche suivant) pour rencontrer notre guide pour les 3 jours. Heureusement que ce n’est pas le gérant qui nous accompagne, au bout d’une demi-journée on en avait déjà marre de lui. Arrive le moment de mettre les provisions dans le sac à dos du guide, tout un programme. Je ne sais pas qui sont les touristes qu’il transporte d’habitude, mais la nourriture qu’il a prévue pour 3 personnes pour 3 jours est gargantuesque. On a même de la mayonnaise et du ketchup ! On lui fait vider la plupart des provisions (confiture, jus d’orange, oignons en bocal, biscuits, pâtes…), on avait mal au cœur à l’idée que notre guide se tape tout ça sur le dos alors qu’on n’allait rien manger. L’excuse que nous a donnés ensuite le chef pour ne pas laisser toute cette nourriture en trop aux villageois a été ridicule :  comme quoi la nourriture en boîte allait leur donner des problèmes à l’estomac vu qu’ils n’y sont pas habitués… no comment (ils boivent du coca quand même), au moins on saura ce qu’il va manger pendant les prochains jours.

C’est l’heure du départ, sac au dos, on prend un petit chemin qui s’enfonce dans la forêt. C’est sympa, on papote, il fait beau, petit à petit on va de plus en plus loin dans la forêt, mais sans encore être dans la vraie jungle. On arrive au camp de base où on dormira les nuits suivantes. Ce sont deux maisons construites en feuilles de je ne sais quoi (palmes ?), hautes de plafond et spacieuses, mais sans fenêtre ni ouverture à part la porte d’entrée, ce qui donne un aspect très sombre à l’intérieur. Tout ça à proximité d’une rivière. Très chouette !

Pendant qu’on farfouille près de la rivière, le guide prépare le campement. En fait on dormira dans l’une des maisons (vide à l’intérieur), sur des hamacs accrochés entre les poutres avec une moustiquaire posée par-dessus. Pas hyper confortable, mais simple et efficace ! Dans l’autre maison vit un couple de petits vieux, le pépé a un air espiègle, je suis sûre qu’il doit être super sympa ! Mais il parle dans leur dialecte de là-bas, et je ne comprends rien du tout à ce qu’il me raconte.

Le reste de l’après-midi, on fait un petit tour dans le coin histoire de voir à quoi ça ressemble et avoir un aperçu des deux jours à venir. On passe aussi dans un petit village voisin où habitent des gens (ils doivent sûrement s’ennuyer parfois…). Non loin de là, le guide s’arrête au pied d’un arbre, sort une longue tige de bois et commence à farfouiller dans la terre le long du tronc. Après quelques secondes, des fourmis énormes sortent de terre et remontent le long de la tige. Quand je dis énorme, c’est du style 3cm les fourmis (dis comme ça, ça semble petit, mais en vrai c’est impressionnant).

Leur nom ? Les 24. Pourquoi ? Parce que si elles te piquent, tu vas souffrir pendant 24h : vomissements, fièvres, douleurs extrêmes… donc pas touche ! On rentre ensuite au camp, histoire de se débarbouiller dans la rivière, préparer le dîner et ensuite glandouiller devant la maison. Et après, au lit ! J’ai passé une nuit horrible, à me gratter sans arrêt et à ne pas trouver de position confortable dans le hamac. Saletés de moustiques !

Jeudi 23 Septembre – au milieu de la jungle

Réveil matinal, ou presque. Après la nuit affreuse que je viens de passer, il m’est difficile de sortir du lit alors qu’enfin j’arrive à m’endormir. Heureusement que Cédric a bien géré le petit-dej, et quand je me réveille, le café est chaud ! Parfait.

On quitte le campement ensuite, direction la jungle. On passe la journée entière à crapahuter entre les arbres, sur des chemins plus ou moins visibles. Parfois, le guide taille la route à la machette, mais c’est rare, il arrive toujours à trouver un contournement via les arbres. On monte, on descend, et surtout, on cherche des tarentules. La méthode pour les faire sortir de leur trou ressemble à celle qu’on utilisait petits pour attirer les grillons : une longue tige de bois que tu fais tournicoter dans la cachette. Au bout d’un moment, une grosse araignée sort et le tour est joué. Sauf que ça, c’est la théorie. En pratique, plus de 6 fois je me suis préparée, l’appareil photo en mode film, pour voir apparaître la bête. Et à chaque fois, bredouille. On n’y croyait plus. Tellement plus que lorsque finalement une tarentule est sortie, je ne filmais pas ! Mais j’ai réussi à faire une vidéo lorsque le guide l’a attrapée et déposée à coté de nous. Énorme la tarentule !

Après, il a essayé de la reprendre, mais elle était énervée et ne voulait pas se laisser faire. Brrr… On continue la route, à l’abri du soleil sous les arbres. Il fait beau et chaud, mais pas un rayon de soleil ne nous touche, la densité de végétation au-dessus de nos têtes nous protège bien. On découvre d’autres espèces insolites, comme la grenouille ci-dessous. M’est avis qu’avec ses couleurs chatoyantes il vaut mieux ne pas trop s’en approcher.

La journée défile petit à petit, on ne sait plus trop où on est. Enfin, nous non, mais le guide si (enfin j’espère !). On tombe sur une rivière sympa avec un aplat de rochers sur sa berge. Lieu idéal pour un pique-nique. Et un bain ! Ne surtout pas penser qu’on est au milieu de la jungle amazonienne et que peut-être il pourrait y avoir des sangsues dans le coin…

Mais non, pas une bestiole à l’horizon, mis à part une quantité incroyable de papillons ! Je pense que pendant tout notre temps dans la jungle, on aura vu des centaines de papillons au total. On profite à max du coin, jusqu’à ce que des nuages menaçants apparaissent. Et peu de temps après, ça y est, il pleut. Ce qui sonnera notre retour vers le campement. Ensuite, nouvelle soirée comme la veille, à se débarbouiller, préparer le dîner, jouer à la pétanque (véridique !), tenter de parler avec le guide (pas facile et nos conversations étaient assez banales), et filer au lit. Cette fois, vu qu’il pleut toujours un peu, on dort dans l’autre maison où habite le couple de petits vieux. C’est encore plus sombre et ça sent l’étable, mais cette fois mes piqûres me laissent un peu de répit et j’arrive à dormir.

Vendredi 24 Septembre – à l’assaut de la montagne

Même scénario que la veille, sauf que cette fois, on termine par tout ranger et préparer nos sacs, on ne reviendra pas au campement. Et autre chose qui change aussi, c’est la météo : il pleut. Et pas qu’un peu. Bon ben on sera mouillés et puis c’est tout. On retourne en direction du village initial, sauf qu’on bifurque à un moment pour nous diriger vers la fameuse montagne. On se disait que le guide allait galérer avec son sac, c’est là qu’il nous filoute : il cache sons sac quelque part dans la forêt et nous rejoint sautillant avec seulement sa machette. Et nous, on a toujours nos sacs à nous trimballer… Première difficulté de la journée : le passage de la rivière. Pour ça, on doit passer sur un tronc d’arbre qui a été jeté en travers du cours d’eau. Déjà qu’en temps normal ça n’aurait pas été facile (il est en pente descendante et il n’y a rien pour se tenir), mais là je vous rappelle qu’il pleut, et c’est une vraie patinoire… je passe avec l’aide du guide qui me tient par la main, Cédric quant à lui choisit la méthode efficace du « je passe à califourchon ». On arrive de l’autre coté sans aucune perte à dénombrer, ouf !

Ensuite commence l’ascension proprement dite. Et c’est là que ça se corse. Rappelez-vous qu’il pleut. Et on ne monte pas vraiment sur de la terre, mais sur un énorme rocher. Glissant. Et Cédric et moi, on n’est pas les pros de l’équilibre ou de la non-glissade. Et avec un sac sur le dos, c’est pas gagné. On galère toute la montée, pour ma part j’avoue avoir eu besoin de l’aide du guide qui me tenait par la main pour monter par endroits. Lui, il gambade et s’éclate sur cette roche. M’énerve ! Et justement à un moment, de me dire que si je tombe là, je me casse la gueule sur plusieurs dizaines de mètres et je me fracasse plus bas, je commence à péter un câble et à ne plus vouloir monter. Pour me calmer je prends des photos.

C’est là que le guide décide de monter d’abord tout seul voir si on peut passer. Et effectivement, on ne peut pas. Enfin si, lui peut, mais vu comment il a dérapé sans arrêt et s’est rattrapé à chaque fois de justesse, nous on ne passe pas ! Il redescend du coup par l’autre coté et nous fait redescendre. Je pensais qu’on s’arrêtait là… et non, on remonte par la droite, en se taillant une route à la machette à travers des bosquets denses. Très drôle cette partie. Ensuite on arrive en haut, on monte encore un peu à travers des arbres, et là… on y est. Au sommet. Magnifique.

Finalement j’ai bien fait de ne pas rester bouder plus bas ! On fait le tour du haut de la montagne, et ensuite on se pose pour le déjeuner. Toute cette grimpette et ces émotions, ça creuse ! En plus, on a de la chance, il s’arrête de pleuvoir. Donc on mange au sec et en plus les nuages s’éloignent et on peut profiter à fond du panorama. On voit même la Colombie en face de l’autre coté de l’Orinoco.

Ensuite, il faut redescendre. Je redoutais cette étape, et finalement, une fois que la pluie a cessé, ça ne glissait plus beaucoup, donc on retourne en bas avec moins de peine qu’à la montée. Reste la traversée de la rivière… Rappelez-vous le tronc. Sauf que là, on doit monter maintenant. Aïe. Heureusement, le guide a une bonne idée et on longe un peu la rivière pour arriver à un gué. Ne reste qu’à sauter de l’autre coté. Bon ben ça ne rate pas, je me loupe de 10cm. Mais pas de plouf, et rien de mouillé à part ma chaussure. On retrouve ensuite le village de départ où nous attend Coyote, prêt à nous conduire au terminal de bus. Sur la route, on s’arrête près d’une rivière pour se laver, se changer et refaire nos sacs. Et ensuite, ne reste qu’à monter dans le bus, dormir et se réveiller à Caracas le lendemain matin. Erreur…

Samedi 25 Septembre – les déboires du retour

Pourquoi erreur ? Déjà parce que ça caille à mort dans le bus, et que c’est difficile de trouver le sommeil. Je suis bien contente d’avoir mon sac de couchage pour m’emmitoufler dedans. En plus, on n’a pas beaucoup de place, le bus est plein. Quand en plus on se fait arrêter par les militaires pour fouille intégrale de tous les sacs (et comme par hasard celui de Cédric aura été fouillé de fond en comble), ça commence à bien faire. Un peu plus tard, de nouveau arrêt par les militaires, mais cette fois, ils demandent juste à vérifier les cartes d’identité. On doit encore s’arrêter plus loin, pour repasser le bac en sens inverse. Avec tous ces arrêts, on n’en ferme pas l’œil !

Mais ça n’est pas fini. On s’endort enfin, jusqu’à ce que le bus s’arrête. Mais où est on ? Et pourquoi s’arrête-t-on ? Personne ne sait nous répondre. Mais petit à petit, tous les gens qui descendent poser des questions remontent dans le bus, prennent leurs affaires et s’en vont. Euh… Bon ben on va aller demander. Cédric revient, verdict : on prend nos affaires, on se casse, il faut changer de bus ! On passe récupérer nos bagages en soute, et là, c’ets le drame : Cédric a perdu son étiquette lors de la fouille. Et le gars ne veut pas nous rendre son sac. Sauf que moi j’ai le mien, et du coup ils veulent que Cédric reste là et que je monte dans le bus voisin. Hors de question ! C’est un coup à ne jamais se retrouver à la fin. Donc j’insiste pour rester avec lui, sauf qu’ils ne veulent plus reprendre mon sac sous prétexte qu’il n’y a plus d’étiquette ! Mais je viens de te la donner #*!@%... On s’énerve, tout le monde crie et au final on reste dans notre bus pourri. Qui repart vers Caracas. On n’y comprend rien… On finit par arriver dans la capitale au petit matin, d’assez mauvais poil, mais au moins on est arrivés.

Taxi direction l’hôtel (le même qu’à l’aller) pour déposer nos sacs, et ensuite, on se cherche un restau sympa pour déjeuner en paix et profiter de notre dernier après-midi. Tous les trucs qui ont l’air cool sont fermés, alors on se rabat sur une pizzéria non loin, et là, surprise, impossible d’avoir une bière, on en comprend rien aux explications de la nana. Soit, pas grave. Après ça, direction le mall du coin, parce que je veux ramener une bouteille de rhum vénézuélien. Et là, surprise, impossible d’acheter de l’alcool ! Sauf que cette fois, on comprend : le lendemain sont prévues des élections, et du coup il est interdit de vendre de l’alcool durant les 3 jours précédents. Tant pis pour nous !

Ne reste qu’à retourner à l’hôtel, dire au-revoir à Cédric qui reste une nuit de plus pour ensuite enchaîner avec une semaine au Brésil (le veinard), prendre un taxi vers l’aéroport et monter dans l’avion !

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